Les Moana's

Les Moana's

lundi 2 septembre 2013

Minorque - Cala Mitjana


 Lundi 2 - Mercredi 4 septembre

lundi 10h : On quitte notre terrain de jeu entourant la cala Binisafulla, direction plus à l'ouest, toujours en longeant la côte sud de Minorque.

La dépression est passée, mais ça souffle encore bien, c'est impeccable pour naviguer.

Vers 13h on avance à près de 5 nœuds avec la GV arisée.

On enroule le génois et on envoi la trinquette pour la première fois, histoire de la tester, car pour l'instant bien enveloppée dans son sac bleu marine tout neuf (merci VEGA) sur le pont, elle n'a servi que de toboggan aux enfants.




ça fonctionne du tonnerre




Un bateau-poubelle, on en voit régulièrement depuis l'Espagne, deux gros filets-panier devant qu'ils abaissent pour ramasser les déchets qui flottent, bravo ! 




 15h : après environ 13 miles de belle navigation à la voile, on approche de la Cala Mitjana :



On repère juste avant la calanque, un tunnel et deux grosses cavités au pied de la falaise, peut-être encore des grottes à découvrir en annexe, chouette...





Entrée dans la cala Mitjana, que l'on surnommera la perle de Minorque, notre plus beau mouillage de l'île.





On jette l'ancre entre deux voiliers, profondeur ~5m, avec toujours du vent de nord.





Le matin : la plage est vide 




Mais elle ne restera pas longtemps déserte, car on peut venir à la calanque à pied depuis la baie d'à côté, la cala san Galdana à environ 1 mile à l'ouest (2 km), qui elle possède 3 ou 4 hôtels énormes, encore bien remplis à cette période de l'année.

D'ailleurs la plupart des calanques de cette côte sud-ouest de Minorque sont accessibles à pied, par de jolis sentiers bien balisés en haut des falaises ou dans la forêt de pins, offrant de superbes points de vues.


C'est notamment pour ça que les gens viennent :




un promontoire juste au-dessus d'une piscine turquoise suffisamment profonde pour sauter, le tout devant une petite grotte accessible uniquement à la nage :

ne rêvez pas, vous ne nous verrez pas sauter !



 Petit tour dans l'eau :





y'a du monde !




Louna et sa bouille de grenouille, avec un gros pied ? ah non, c'est celui de son frère... 





en vidéo, Manoa au milieu des poissons, cliquer sur le titre





et Louna accrochée à l'orin.

Orin qui entre parenthèse semble être une coutume française, les espagnols ne connaissent pas cette petite bouée flottante qui permet aux autres bateaux et à nous de savoir où se trouve notre ancre.




Un peu de sérieux s'il vous plait : Rentrée scolaire pour Manoa, premier jour de CP et nouveau rythme sur le voilier avec l'école tous les matins (sauf le dimanche).



 cliché avec cadre, du papa et de sa poupette :




Allez, on va admirer la belle calanque d'en haut, de gauche à droite (d'Ouest en Est) :

On amarre l'annexe à une échelle dans les rochers :




 les loulous sur la terrasse d'une petite maison, adossée à la falaise :

  

Et c'est parti pour une palette de turquoises :    







notre annexe qui nous attend sagement :






Petit panoramique, assemblé manuellement, j'ai pas les logiciels qui conviennent, on est pas à la maison, non mais ! Il permet tout de même de se rendre compte de la beauté de la cala Mitjana.




 Vue de MOANA au mouillage, depuis le sommet du sentier,

à travers les fenêtres (meurtrières) d'une ancienne casemate :    




 On redescend  


Direction la petite plage cachée, sous la falaise :     






Les enfants sont tout fous, Louna en perd ses brassards









 Et la grande plage, malheureusement trop fréquentée :    





 on dirait les Seychelles...





 Grotte marine cachée sous le promontoire où les jeunes font le 'grand saut' 





Guy se fait picorer les jambes par des petits poissons :



les enfants ne sont pas rassurés, ils ressortent :




petite grotte dans le prolongement de la grande, il faut se faufiler entre les parois, et il fait tout noir...



Retour au bateau à la nage, clichés sous l'eau :









point technique :

la cala Mitjana est un vrai bijou, mais entourée de falaises, pas de téléphone portable, et par conséquent pas internet non plus, puisqu'on prend la connexion avec le téléphone. Ma foi c'est encore mieux, et plus sauvage, sauf que pile pendant ces jours là nos copains Stéphane et Frédérique essaient de nous joindre... sans succès.

Le mercredi on reçoit un message sur le téléphone iridium (lui il fonctionne partout) de leur part, nous disant qu'ils veulent nous appeler.

Tiens que se passe-t-il ? On est persuadés qu'ils doivent nous retrouver (en avion) à la fin du mois, on avait prévu Madère comme point de retrouvailles, on en est loin...

Bref... nous voilà partis en annexe à quelques 200m au large de la calanque pour que le téléphone portable fonctionne. Et les prévenir par SMS que l'on est injoignable sur le bateau.

Facile... sauf que le téléphone avec le numéro espagnol qui nous sert de connexion internet ne peut pas envoyer des SMS, le clavier a un problème, on a accès uniquement aux lettres N et P, c'est un peu limité pour se faire comprendre, à moins d'établir un code à l'avance, impossible d'envoyer un message.

Il nous faut mettre la carte Sim dans l'ancien téléphone, celui que Guy avait au boulot à l'époque, mais il a du mal à se réveiller et on ne parvient pas non plus à envoyer de SMS, le menu bloque




Pause goûter pour les enfants, car les essais téléphoniques vont durer près d'une demi-heure...

Finalement, ouf la superbe phrase 'message envoyé avec succès' apparait enfin.

Vive le progrès...



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 Balades en annexe en dehors de la cala, toujours un régal :









Des cormorans sur la falaise :





Le fameux tunnel repéré en arrivant le lundi :    







Les grottes

Première grotte, dans les cavités repérées juste avant l'entrée de la cala Mitjana :      








Seconde grotte, surnommée 'la grotte au jacuzzi'     







Et voici le fameux jacuzzi, naturel évidemment, environ 30cm de profondeur, 1m de diamètre, la nature fait vraiment de belles choses... pas en maillot de bain cette fois-ci, quelle erreur ! On devait revenir le tester le lendemain, mais... ainsi va la vie en voilier, on a pas pu, faute à la houle et au téléphone, on ne trempera pas les fesses dans le jacuzzi. Quel est le rapport ? euh c'est compliqué...







Troisième grotte, qui comporte une porte d'entrée en bas à gauche et une fenêtre à droite ! 





pièce principale :

porte et fenêtre



direction le tunnel là-bas au fond :




 et ça va loin ! génial

 des stalactites :



on est trop large pour passer, retour vers la lumière :





Quatrième grotte, la plus longue, environ 80 mètres (difficile de mesurer), sans compter ce qui est innaccessible en annexe.

un vrai régal, cette grotte comporte plusieurs 'bras'. Les extrémités sont bouchées par des couches d'algues de plusieurs dizaines de centimètres. Il faudrait faire de la spéléologie pour explorer plus loin.







 alors, à droite ou à gauche ?


à droite, ça ne passe pas




 à gauche, oui ! 




splendide !




encore une bifurcation, on voit au centre de la photo, une épaisseur d'environ 60 cm d'algues




tunnel bouché, mais la cavité continue plus loin




A l'extrémité de ce qui est accessible, on a une jolie piscine arrondie, profondeur entre 20 et 40cm, fond de sable, eau transparente.





Heureusement qu'on a les lampes de poche. Petit jeu, clin d'oeil à Alain et les grottes de Guyane, on éteint toutes les lampes et le premier qui rallume a perdu...

On reste un peu dans le noir, nos yeux tentent de s'habituer à l'obscurité, mais il fait toujours aussi sombre, on ne distingue rien. Par contre, on entend quelques bruits étranges, les échos provoqués par la mer qui entre dans des cavités et ressort, ça résonne, et c'est assez inquiétant.

Manoa ne crie pas, mais il est le premier de nous quatre à demander que l'on rallume. 

Ok, lumière ! on est toujours 4 à bord de l'annexe, ouf...

Je décide d'aller mettre les pieds dans le sable, pour une fois que la grotte n'est pas profonde, d'habitude ce sont des rochers sous 2m d'eau.

sourire crispé, il y'a du sable certes, mais j'aurai du m'en douter, beaucoup d'algues dessous et je m'enfonce, pas glop.




 Allez, on ressort, après un bon quart d'heure 'sous terre'






petite Vidéo de la sortie, impossible de filmer plus à l'intérieur de la grotte, pas assez de lumière.





cinquième grotte




 cavités bien rectilignes, à se demander si elles sont naturelles :




de la roche rose : 







voilà, pas mal hein ? Minorque est le paradis de la grotte ! Et je suppose qu'on est loin d'avoir tout visité.

Ne pas être claustrophobe, ne pas oublier les lampes de poche.

On rêve d'être équipé d'un canoé pour aller là où l'annexe ne peut se faufiler, et un équipement de plongée pour les explorateurs.





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Premier petit bilan :

On a largué les amarres le 4 août, 1 mois s'est écoulé, alors ?

     - le rythme, la vie au quotidien

C'est loin d'être comme on l'avait imaginé, on a mille choses à faire, pas le temps de se poser. Beaucoup de rangement sans cesse, car on vit / on mange / on dort / on joue / on bricole tous dans la même pièce.

Mais ça va venir, j'espère, pour l'instant on fait du cabotage, alors il faut choisir la baie pour mettre l'ancre, à l'abri du vent, se positionner, manoeuvres, les heures défilent. Il faut surveiller les autres bateaux.

On est en Méditerranée, le temps change très vite, la météo pas toujours fiable.

Au mouillage, la houle a tendance à s'emmêler, on finit 9 fois sur 10 en travers de la houle car le vent est tombé ou bien il n'est plus dans la même (bonne) direction, on se fait balloter, les affaires glissent, les portes de placards couinent... le gréément grince. 

La cohabitation, ma foi, pas de surprise, c'est très difficile. les enfants en permanence avec nous, on ne peut pas souffler, et ça se termine souvent en crise de nerfs.

On accumule la fatigue avec ces moitiés de nuit pas du tout reposantes.

J'ai commencé un livre il y'a plus d'1 mois, j'en suis à 100 pages, alors que j'adore dévorer, mais là je n'ai pas encore trouvé le temps, c'est un comble. On nous aurait menti sur le déroulement du grand voyage ? 

Il faut dire que les tâches 'ménagères' prennent beaucoup plus de temps ici qu'à terre, tout est compliqué et long sur le voilier.

Mais bien entendu, on est mieux là qu'au boulot ou dans les embouteillages, ouf c'est évident.

Pour autant les journées ne sont pas aussi idylliques que veulent le montrer nos clichés.

Il y'a de la préparation avant nos escapades à la plage ou en annexe et du job au retour.

On a du temps devant nous, pas de contrainte horaire, c'est vrai, des jours qui s'étalent sans rdv, pas de lundi, que des samedi et dimanche, mais contrainte ou pas, les journées ne font tout de même que 24h, comme à terre, et il faut s'activer, surtout avec les schtroumpfs ! La liberté n'est pas aussi grande que ce qu'on pensait.

Il y'a même des galères, et des jours vraiment pas marrants, on se pose des questions, pffff on regrette notre bon lit douillet et sec qui ne bouge pas, mais pour donner une idée, on va dire qu'on vit 20 ou 25% de grand bonheur, et ce sont ces pourcentages là qui valent le coup.

Pour ma part, les navigations sont beaucoup plus reposantes que les escales.

J'ai hâte de faire de grandes traversées, biensûr il y'a les quarts de nuit, mais on veille 3h, et ensuite on va se coucher et on roupille profondément. c'est moins fatigant que de passer des vilaines nuits au mouillage où l'on se réveille en sursaut car le vent a tourné et qu'il faut remonter l'ancre.

Et lorsqu'on navigue, on a le temps de lire, de faire une sieste, de réviser les noeuds, de jouer avec les enfants,... pas de balade, pas de sac à préparer, pas d'avitaillement, ... juste le voilier, la mer, et les étoiles.

Bon, comme dit Guy, il nous reste (si tout va bien) 22 ou 23 mois de grand voyage, alors on aura le temps de se poser et d'en profiter ! Le premier mois est forcément chaotique, chacun doit trouver ses marques.



     - la nourriture, l'avitaillement, l'eau, la conservation

Concernant l'avitaillement, cela dépend évidemment des coins où l'on se trouve.

Calanques perdues sans magasin ou bien à proximité d'un port ou d'un gros village.

Vu la taille des coffres de MOANA, pas trop de problème de ce côté là.

Sauf pour les fruits et légumes frais, mais il y'a les conserves.

Le pain, si on ne peut pas l'acheter, on le fait, on a des réserves de farine.

L'eau, entre le dessalinisateur et le fait que l'on consomme peu, aucun soucis pour l'instant.

Et dès que l'on peut, on va chercher de l'eau avec nos bouteilles et les bidons que l'on verse dans le réservoir, 2 ou 3 allers-retour avec 70 litres à chaque convoi, et c'est bon !

Lessive à l'eau de mer, à la main dans un seau ou dans la touque trainée en navigation, rinçage de la lessive ou du savon à l'eau de mer encore, puis dernier rinçage à l'eau douce.

Idem pour la vaisselle, on ne rince à l'eau douce que les couverts et les gamelles, qui ont tendance à rouiller.

Les fruits qui se conservent le plus longtemps sont les agrumes, citrons, oranges, pamplemousses, mais c'est un comble, on a du mal à en trouver sur les îles espagnoles !

Le 'légume' qui se conserve le mieux c'est la pomme de terre, au moins 2 semaines dans les cales.

Pas moyen de trouver des compotes, ni en conserve de 1kg, ni en portion. Heureusement les pommes tiennent facilement 1 semaine, sauf lorsqu'elles tombent des hamacs...

La pêche ! pas attrapé un seul poisson à la traîne pour l'instant. Quant à la canne à pêche au mouillage, il faut le faire le matin ou le soir et on manque cruellement de temps. Espérons que ça s'améliore, car on aime tous le poisson et ça nous permettrai de réduire nos dépenses alimentaires. 





    - les dépenses

pour le mois d'août, nous avons dépensé :

en nourriture : 550€ (dont 2 fois des glaces à Gruissan et Port Mataro), il faut qu'on arrive à moins de 500 pour la suite du voyage, autour de 400€ serait idéal.

en ports et bouée 280€, c'est beaucoup trop. Vive la méditerranée et le mal de dos.

en téléphone, internet, communication : 50€

en gazoil et essence : 140€, ça devrait se réduire par la suite, en Atlantique le vent soufflera plus régulièrement, et on fera de plus grandes étapes, moins de cabotage. du coup moins de balade en annexe également.

en souvenirs, cartes postales, tee-shirt... : 40€

pas de réparations pour l'instant, ouf. 0€

total 1060€, pffff

On verra d'ici la fin de l'année, faire une moyenne, c'est encore trop tôt pour l'instant pour comptabiliser correctement. Il est évident que lorsqu'on passe 4 jours dans une crique, sans magasin, les dépenses de nourriture et de babioles sont nulles.





     - la météo, la communication, internet 

C'est loin d'être simple ! 

Alors tout le monde dit, oui le wifi il y'en a partout même dans les pays où les gens ont peu à manger, des cyber-cafés ça se trouve à tous les coins de rue,... alors ça je ne suis pas convaincue, peut-être est-vrai à terre lorsqu'on est un globe-trotteur des grandes villes du monde, mais en mer, les côtes sauvages, les petites îles... communiquer est une toute autre histoire.

On a acheté une carte Movistar à notre première escale en Espagne, à mettre dans le téléphone portable, qui fait communication (on a un numéro espagnol) et données (connexion internet). Ca coûte cher, et il y'a un décompte de 2,5 € par jour lorsqu'on prend la connexion internet. C'est pour cette raison, en plus du manque de temps libre, que l'on ne vous donne pas des nouvelles quotidiennement. 

Ensuite il faut recharger la carte, alors quelquefois dans un distributeur de billet, ou carrément dans une petite agence de téléphone comme chez nous. Compliqué.

Les SMS sont hors de prix. La messagerie est inaccessible et payante. 

Bref, il ne faut pas nous laisser de messages vocaux, on ne sait pas les consulter. Seuls les SMS sont lisibles.

On aura surement compris toutes les spécificités de la communication en Espagne lorsqu'on sera sur le point de quitter l'Espagne...

Et il y'a des lieus lors de notre voyage où on ne pourra pas communiquer du tout.

Lorsqu'on a pas internet, Guy prend la météo avec le téléphone satellite, un jour sur 2, les fichiers gribs sont précis, mais le temps est instable et changeant ici, et comme on est près des côtes, on a certaines influences et phénomènes locaux non prévisibles.

La communication, les mails et surtout la mise à jour du blog, comme vous l'aurez remarqué me prend énormément de temps, beaucoup trop. Il faut trier les photos, les sélectionner, les réduire en taille, les classer par thème et ensuite créer une nouvelle page et les charger, ce qui prend beaucoup plus de temps qu'à la maison, avec une connexion lente et de multiples coupures. Je suis perfectionniste, ça me perdra. Et je fais trop de photos. Guy gère les vidéos.

Mais le blog est à la fois une façon de garder un lien avec vous (avec un peu de décalage par rapport à l'endroit où l'on se trouve), de vous faire partager ce que l'on vit, et il est notre album photo que l'on fait au fil de l'eau, il nous serait impossible de trier tout ça au retour. C'est aussi des souvenirs visuels pour les enfants, car tout ne leur restera pas gravé en tête.

En général, la localisation de MOANA est à jour sur le blog (globe terrestre en page d'accueil, colonne de droite). 





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Pour nos amis voileux, petit tour dans la cala d'à côté, à l'Est de Mitjana, la cala Trebaluja distante d'environ 1 mile : jolie calanque, mieux abritée de la houle, très belle aussi, et un peu moins fréquentée par les marcheurs, car plus éloignée de Santa Galdana.









mini tunnel :






retour Cala Binisafulla











retour Grand Voyage






















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