Les Moana's

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jeudi 6 février 2014

Martinique 1 : les copains et les grains




Nous avons jeté l’ancre le jeudi 6 février après un peu plus de 15 jours de mer, dans l’anse Caritan, au sud de la baie de Sainte Anne, en avant de la grande passe du Marin.





On ne réalise pas trop… on est arrivés aux Antilles, ça y’est. Le pays des cocos est là !



On se sent ‘chez nous’, les odeurs, les saveurs, la musique, les doudous, le rhum… c’est la Guyane en moins vert et en plus bleu.

Avant de partir, lorsqu’on pensait aux gens qui avaient fait la transat, on se disait ‘ouah, trop fort’, on était admiratifs.

Aujourd’hui c'est fait, et comme on a eu la chance d’avoir une belle traversée de l’Atlantique et d’avoir pu en apprécier chaque moment, sans se faire peur, et sans fatigue, alors on se dit que ce n’était pas si difficile, et que ce n’est pas un exploit sur un voilier comme le MOANA.

On ne se sent toujours pas marins, on reste des plaisanciers, qui aiment naviguer en privilégiant le confort à la vitesse, en évitant au maximum de se retrouver dans de fâcheuses situations.

La baie de Sainte Anne est immense, il y’a une centaine de voiliers au mouillage, mais suffisamment de place pour tous.             



L’eau est chaude, la température agréable malgré les grains trop fréquents. On est pourtant en saison sèche, mais la planète est en colère ici aussi. Le dérèglement climatique est bien là, les hivers aux Antilles sont rarement ou jamais autant arrosés. On commence à avoir l'habitude, depuis le début de notre voyage, on a toujours des conditions exceptionnellement mauvaises... ou exceptionnellement bonnes (automne beau et chaud aux Baléares), mais toujours bizarres.

Alors, on passe nos journées à ouvrir et fermer les hublots, quel boulot…

Point positif : le voilier est tout propre, plus une seule trace de sel ni de sable, car les grains lavent tout, l'eau qui vient du ciel est claire et limpide, puisqu'elle tombe régulièrement.

Le vent souffle en permanence autour de 15 nœuds, certaines journées à 20, ce qui est normal (quand même !), les alizés étant maintenant bien établis. Mais le mouillage ici est bon, pas de houle car protégés par l’île, le vent ne change pas de direction, et se calme durant la nuit. On dort comme nos bébés.



les copains 

Nous avons retrouvé Eric sur Miss Scarlett qui a traversé l’Atlantique depuis les Canaries, transat bien plus éprouvante pour lui, seul sur un voilier de 6m50 dans une mer formée, ce n’était pas une promenade de santé, ainsi que l’équipage du Mobilis rencontré aux Canaries également, les enfants sont ravis de se revoir.

Nous avons bien-entendu retrouvé nos amis savoyards qui vivent ici sur leur voilier Baranthon, et qui ont monté une affaire à Sainte Anne.

C’est vraiment énorme (les mots sont trop petits pour exprimer ce qu’on ressent) de retrouver les copains de l’autre côté de l’océan.



Et c’est parti pour quelques jours de repos, et de baignade, dans l’anse Caritan.


les singes de la Martinique :



Louna à la place des cordages, qui pendant ce temps sont étalés sur le pont, rinçage naturel par les grosses gouttes venant de là-haut.




bien pratique les matelas de l'ancien radeau de survie



un peu de bleu... entre deux grains :







le haut-fond e Caritan en premier plan, et le rocher du Diamant au loin :


 un petit grain :





boisson et goûter local : une coco achetée au marché de Ste Anne, bon sang qu'est-ce que c'est que ce pays où les cocos se vendent... pas moyen d'en trouver sur la plage.


course de bernard l'hermite 

 ces petites bêtes ne bougent pas, et dès qu'on a le dos tourné, elles filent... 




Canoé à Caritan





plusieurs mini (surtout à marée haute) plages à l'anse Caritan, plus jolies les unes que les autres







le petit hôtel coloré de Caritan :




Sous l'eau... 
étoiles de mer, oursins et coraux (peu, les fonds sont en piteux état).










Les soirées sont arrosées et festives, on passe d’un bateau copain à un autre. 

Désolée, on a peu de photos, car au-delà d'une certaine dose de rhum... c'est difficile de faire des clichés nets.              


couchers de soleil


le rocher du Diamant en arrière plan






Voilà, le temps s’écoule doucement à l’ombre des cocotiers… et à l'abri de la pluie...



La baie du Marin

Mais on ne fait pas que ‘buller’, il y’a tout de même eu quelques paperasses à effectuer en arrivant ici. Bien que l’on soit en France, il faut effectuer son entrée en Martinique et surtout sa sortie en partant.

La Douane n’ayant pas envie (il fait trop chaud, sans doute) de faire son travail, elle délègue l’administratif à la capitainerie du port du Marin. Donc même si vous êtes au mouillage, au Marin, à Ste Anne ou ailleurs, il faut se rendre à la capitainerie, s’asseoir dans une pièce climatisée (horreur !) devant un ordinateur et remplir soi-même les informations habituelles, liste d’équipage, descriptif du bateau, date d’arrivée, date présumée de départ… on appuie sur la touche ‘impression’ et hop on va avec sa feuille dans le bureau d’à côté, et on paye 5 euros, contre un sourire (quand même !). La dame ne lit même pas le document.

En résumé, c’est toi qui bosse, mais tu payes.

Explication sur la pièce climatisée : horreur pour moi, car nous sommes venus en annexe depuis l’anse Caritan, vagues et vent dans le nez pendant x milles jusqu’au port du Marin, résultat tous trempés de la tête aux pieds, alors l’air frais de la clim avec les vêtements mouillés, bof bof. A ne pas faire donc… il faut prendre le bus depuis Sainte Anne, c’est plus simple.

Bref…

Ce papier est indispensable pour la suite du voyage, que l’on aille vers le sud et les Grenadines, ou le nord et les grandes Antilles.               


le port du Marin


des centaines de places aux pontons, autant au mouillage 

le coin des annexes



un peu de couleur

la mangrove, et ses trous à cyclones




un trio de bleu :

des épaves...

bateau rose échoué sur une caye (haut-fond, corail)


Au Marin, on trouve de tout, beaucoup de magasins d’accastillage, comme à Las Palmas de Grande Canarie, sauf qu’ici c’est beau et chaud. C’est simplement plus cher, vive les DOM, ah bein voilà le soleil ça se paye...

Pour réparer le tangon, on a trouvé l’embase neuve, et l’embout d’occasion. Les deux pièces vont bien sur l’existant, impeccable et incroyable ! Un problème de réglé.

Concernant le guindeau et les chariots de GVoile, on attend le précieux chargement dans les valises de mes parents.





L’anse Meunier                



Des crabes sur la plage... ils sont nombreux et oranges pour la plupart, impossible de les louper.    


Le sentier part de l'anse Caritan, et suit le bord de mer jusqu'à la plage des Salines, en passant par l'anse Meunier.








d'autres habitants de la forêt :





Une belle journée aux Salines, expédition noix de coco :                



Une petite navigation à la journée avec Eric, sur MOANA, pour aller plus au sud. Mouillage devant l’anse Meunier (trop de roulis dans les autres baies) et balade à pied vers la grande plage des salines.




l'anse Meunier 


bar à l'abandon :




la mangrove  :


on a trouvé une paire de lunettes :


Nous sommes toujours à la recherche de noix de coco mûres pour Manoa, car à l’anse Caritan, pas de cocotiers (à part sur la plage du petit hôtel). Le but de la journée (entre autre chose), ramener des cocos !

Guy en trouve une dans la forêt, après avoir affronté les termites, les lianes, les colibris...


Eric monte à un cocotier comme Moitessier, mais sans paréo pour s'aider. Résultat, les avant-bras presque en sang, mais deux cocos ! 


les petits pirates sont ravis


On retrouve par hasard l’équipage de Speedy, croisé rapidement aux Canaries, et à Ste Anne à bord de Mobilis.

Baignade ensemble dans les gros rouleaux de la plage des Salines.





baie des salines









Ce fut une super après-midi, on n’avait pas prévu de les retrouver ici, mais voilà, le hasard fait bien les choses. Ils sont venus à pied depuis l’anse Caritan, alors en fin de journée, tout le monde à bord de MOANA avec les cocos, on les ramène au mouillage de Sainte Anne.



On passera encore deux journées extra en leur compagnie, une famille attachante et drôle, les enfants s’entendent bien malgré la différence d’âge, de très bons souvenirs.



Les rencontres en mer sont beaucoup plus fortes qu’à terre, les amitiés et les relations se tissent rapidement, peut-être parce que l’on sait que c’est éphémère, et qu’il faut en profiter. Peut-être aussi qu’on s’entend bien puisqu’on a le même mode de vie, les mêmes centres d’intérêts, les discussions sont simples et faciles, pas de jugement, pas de chichi, on va à l’essentiel et on s’amuse.

Du coup les au-revoirs ou les adieux sont toujours un peu difficiles, on a un pincement au cœur lorsqu’un bateau copain s’en va. On comprend mieux pourquoi certains équipages modifient leur planning, rallongent leur séjour ici ou là, au gré des rencontres et des amitiés.

On avait tellement peu d'amis en France, que ces rencontres sont pour nous d’autant plus agréables à vivre, et les départs souvent tristes. Parviendrons-nous à nous y habituer ?

C’est un côté à la fois super et à la fois sombre du voyage auquel nous n’avions pas pensé et pour lequel on était pas du tout préparé. Manoa réclame régulièrement ses copains de Boomerang, ainsi qu’Awen et Arthur de Chintouna, Louna aimerait revoir sa copine Moana et les jumeaux de Thelonews. Pas facile pour eux, ni pour nous. Mais on a tous des itinéraires différents, des plannings qui évoluent, des rendez-vous, des soucis techniques (quels soucis ?), un temps de voyage plus ou moins long, alors desfois c’est certain on se dit qu’on va se retrouver sur telle île, et on se loupe, et à l’inverse on a quelques fois d’agréables surprises.

au-revoir les Mobilis :

et merci ! car en partant, ils nous ont jeté une bouteille à la mer, avec une carte au trésor... que Manoa a récupéré avec l'épuisette. Il va falloir décoder le message et chercher le trésor... 

Voilà, Mobilis en route pour les Grenadines, Speedy et Eric sont partis vers le nord, heureusement nos amis de Baranthon sont là, juste à côté maintenant, puisque nous nous sommes rapprochés du village et du ponton de Sainte Anne, pour recevoir mes parents qui arrivent en avion dans quelques jours. 

Une nouvelle aventure nous attend, la découverte de l’île aux fleurs, que l’équipage du MOANA a baptisé l’île Hippocampe (tête en bas). La Martinique est belle, profitons-en !








retour Transatlantique












retour Grand Voyage



















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