dimanche 14 juin
nous quittons l'anse Amyot en début d'après-midi, cap sur Tahiti, 231 milles plus loin.
Le vent souffle à 25 noeuds secteur Nord-est, nous avonçons bien, mais une fois dépassé la pointe sud de l'atoll, on prend les vagues de 2m50 par le travers.
Manoa est malade, le reste de l'équipage ne brille pas, nous sommes dans une véritable machine à laver, secoués, mouillés, salés.
Et en plus il fait froid, c'est l'hiver...
Nous ressortons les vestes de quart qui moisissent depuis fin juillet 2014 dans les placards. L'air est frais, les nuits sont longues (de 17h à 6h), et le vent est fort.
Nous mettons même le bonnet, car le dicton dit 'si tu as froid aux pieds ou aux mains, mets un bonnet !'
Pour la première fois depuis que l'on navigue sur MOANA, une vague entre par l'aération babord qui donne derrière le frigo, et arrose les vêtements de Louna et les miens dans le placard... youpiii.
Une joie supplémentaire, déjà qu'on n'était pas ravi de quitter les tuamotu.
On pensait avoir une dernière bonne navigation avec du vent portant, mais non.
Une autre vague énorme qui nous a surpris avait traversé le cockpit et rincé la cabine arrière tribord...
Et une autre avait arrosé les coussins du carré, le hublot étant mal fermé, pffff...
Vive la plaisance ! moisissure et humidité au programme...
le soleil disparaît sous une mer agitée
lundi 15 juin
Il y'a un an, le dimanche 15/6/2014 nous passions les portes de l'océan Pacifique.
Cela nous parait si loin...
En milieu de journée, la mer se calme enfin, et les vagues tapent moins sur le flanc du bateau.
préparation pour une dernière bouteille jetée à la mer
la carte actuelle réalisée par Manoa et notre position
prêts ?
allez on jette !
et voilà, on la suit du regard... peut-être arrivera-t-elle jusqu'à une île sans se casser sur le récif
la seconde nuit est plus confortable point de vue mouvements, mais les lits sont humides.
au nord de Tahiti, voiles bien gonflées,
quelques heures matinales agréables sous le soleil portés par le souffle d'Eole
mardi 16 juin
Arrivée à Tahiti vers 9h du matin.
Nous prenons la passe de Taapuna pour la douzième fois, 7ème fois en entrant, pour 5 sorties, le coin est plus que familier.
Retour assez rapide (moyenne de 5,4 noeuds), c'est bien, rien à voir avec l'aller en tirant des bords pour atteindre Fakarava, mais très inconfortable.
trajet de retour en bleu, en ligne droite
On aura eu finalement beaucoup de navigations désagréables en 2015 dans l'archipel de la Société, seules quelques bonnes traversées fin 2014 entre les archipels, mais aucune n'aura égalé la transpacifique qui nous avait procuré tant de bonheur et de bien-être.
Merci à AUTO, notre pilote automatique, qui n'a jamais failli pendant tout notre voyage.
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Nous sommes au bout du périple, car MOANA est vendu.
Le compromis de vente a été signé mi-mars, on attendait que la vente soit effective pour l'annoncer sur le blog.
Va commencer entre autre, une phase peu agréable : le déménagement.
Nous vidons le voilier, placards, armoires et coffres, et nous confectionnons de jolis cartons qui vont transiter jusqu'à chez nous par cargo.
les placards sont vides mais le carré est rempli de cartons pleins.
c'est définitivement beaucoup moins drôle que de se promener sur le platier des atolls, ou faire du snorkeling avec les requins...
les enfants fabriquent des toiles d'araignées avec les bouts
Ils n'ont quasiment plus de jouets, quelques bricoles, doudous, livres et dernières affaires d'école, que l'on emmènera dans nos valises.
En réalité ils s'ennuient, d'autant que cette partie du lagon n'est pas propice à la baignade surtout avec les forts coups de vent du sud qu'on essuie.
Ils sont surexcités par le retour en France.
Alors, commence une rengaine qui revient à longueur de journée :
'qu'est-ce qu'on pourrait faire ?' ou bien 'shépakoi faire...'
Voici un clin d'oeil à notre ami Tanguy (voilier Boomerang) qui nous disait aux Canaries
'quand les enfants commencent à s'ennuyer, c'est là qu'ils deviennent créatifs'
c'est vrai, mais qu'est ce que c'est agaçant de les avoir dans les pattes lorsqu'ils râlent de la sorte.
couchers de soleil sur Moorea
la tortue de Renaud, à la recherche de Bara-Gwin...
sous le soleil
sous la grisaille, Alain toujours sportif (voilier CORTO MALTESE) nous rejoint à la rame
une autre phase désagréable également, les au-revoir aux copains voileux et terriens.
soirée avec Alain, et les KIFOUINE Céline et Edward
Alain nous quitte pour aller sur Moorea, mais il refera un aller retour supplémentaire pour nous dire au-revoir
en vérité, il 'essaie' de nous quitter, car sa chaîne est accrochée au fond dans un vieux câble
Guy part l'aider, pour se mettre au moteur et aux commandes du guindeau
pendant qu'Alain plonge pour dégager la chaîne et l'ancre
Suite des au-revoir en passant encore de bons moments ensemble
Chez Jean-Michel et Christine, nos amis rencontrés à Rangiroa en novembre
Florent et les enfants dans la piscine, vide...
les filles
vue splendide sur Moorea
coucher de soleil grandiose
les rayons du soleil semblent avoir englouti la moitié de l'île
nous retrouvons nos amis du voilier NOMANIE de passage sur Papeete.
Bernard, Laetitia, et leurs enfants Arthur et Antoine que l'on avait rencontré aux Marquises, et laissé en septembre dernier.
Bonne continuation les NOMANIE, bon séjour à Bora puis Tahaa, et bon vent !
la plage de la pointe Vénus, extrémité nord de Tahiti Nui.
une après-midi reposante avec Karine et sa fille.
c'est une grande plage de sable noir.
A Tahiti il n'y a aucune plage de sable blanc, seulement du noir, du gris ou du beige foncé, alors que toutes les autres îles de la Société sont bordées de grains très clairs.
Manoa Louna et Tempérence en pleine construction de châteaux de sable
pancarte dans le centre de Papeete
des tiki cachés dans la verdure
lundi 29 juin
c'est la fête de l'autonomie de la Polynésie, datant du 29 juin 1984
défilé dans les rues, en costumes traditionnels
joli dégradé de couleurs
un fumeur de paka (cannabis) caché dans la verdure...
le paka pousse bien ici, même sur la tête
encore de jolies robes
du rouge
du rose
du vert
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vendredi 26 juin, c'est le grand jour.
Au programme, sortie du voilier, expertise et signature de l'acte de vente si tout se passe bien.
Nous avons rendez-vous à Technimarine à 7h30, au Nord-Est de Papeete. Nous nous levons à l'aube, pour parcourir les 8 milles qui nous séparent du chantier.
Il est interdit de passer les extrémités de l'aéroport de Faaa durant la nuit (de 18h à 6h)
Nous demandons autorisation à 5h50 et la vigie nous dit Ok.
sortie du lagon par la passe de Papeete
nous nous retrouvons avec deux ferry, un arrivant de Moorea, l'autre partant de Papeete, et un énorme porte-conteneurs.
le soleil se lève
aube colorée sur Moorea
Il y'a également un bateau de croisière (le Wind Spirit) que l'on a failli croiser dans la passe
Nous sommes en avance, les ouvriers du chantier aussi, sortie du voilier à 7h15
lavage de la coque
le travelift soutenant MOANA et Moorea en arrière plan
Une fois nettoyé, le bleu de l'antifooling de 2012 réaparaît, au milieu du blanc de l'an passé
le voilà calé sur ber
l'expertise se déroule bien, et l'acte de vente est signé dans la soirée
ouf...
un papayer dans le béton
lundi 29 juin
Sarah et Thibaud, les nouveaux propriétaires, en bleu de travail
ils ont déjà passé 3 couches d'antifouling
Même l'annexe a droit à sa couche noire protectrice
mardi 30 juin
Sarah fait les retouches (sous les taquets) juste avant la mise à l'eau
après un antifouling bleu, puis blanc, MOANA a de nouveau une coque noire, comme lorsqu'on l'a acheté en 2011
remise à l'eau, et embarquement des enfants
Manoa se blesse au pied juste au moment où l'on doit remettre le moteur en route, ce qui retarde les opérations de quelques minutes
pendant que les nouveaux propriétaires jouaient avec les pinceaux et se mettaient de la peinture plein les doigts et plein les cheveux, nous, on se la coule douce en pension.
chacun son tour... les carénages on a donné
qu'il est bon de profiter d'une piscine d'eau douce, de prendre une douche, et de dormir dans des draps secs et non moisis, quel luxe... on a même une voiture
la piscine vue de notre chambre à l'étage
nous mettons à l'eau le seul bateau qu'il nous reste : le deux-mâts, coque en bois, construit avec tous les déchets trouvés sur les plages des Baléares
il flotte parfaitement
coloriage et école au bord de l'eau
terrasse à côté de la chambre
on teste de nouvelles coiffes locales, chapeaux tressés de feuilles de palmier
mardi 30 juin
Nous ne sommes donc officiellement plus les propriétaires mais en accord avec eux, nous ramenons le voilier vers le lagon de Punaauia, par la passe Taapuna, pour la 13ème fois.
On se fait chahuter autant que lors de notre première entrée en décembre, forte houle du sud, et fort courant.
des surfeurs à tribord
les remous dans la passe
vagues qui roulent sur le récif à babord
soirée avec Sarah et Thibaud, en compagnie d'Alain
nos cartons de déménagement ont disparus, les leurs les ont remplacés
Notre beau voilier MOANA va rester en Polynésie et dans le Pacifique, c'est là qu'il respire et vogue le mieux.
Il va garder son joli nom 'OCEAN' en tahitien.
On lui souhaite plein de belles navigations, et de beaux mouillages dans les lagons turquoises avec ses nouveaux propriétaires.
Bon vent !
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la Polynésie,
son peuple, sa culture, ses couleurs, ses archipels, sa verdure, ses fonds marins, ses lagons, sa magie, ses atolls paradisiaques, ses rencontres extraordinaires...
on est loin d'en avoir fait le tour, alors on y reviendra un jour.
On aura en 11 mois de Polynésie, passé 2 mois aux Marquises, 3 mois dans les atolls des tuamotu, et 6 mois dans l'archipel de la Société .
le 4/7/2013 nous avons quitté la maison pour le voilier, pour l'aventure et l'inconnu en mer.
2 ans plus tard, le 6/7/2015 on laisse le voilier pour la maison, c'est à nouveau l'inconnu, et une nouvelle aventure, mais à terre.
Nous allons retrouver notre demeure terrestre, la maison sera beaucoup plus grande,
mais la piscine beaucoup plus petite...
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Petit voyage à la fin de notre grand voyage :
Comme nous n'avons pas encore suffisamment fait de découvertes en deux années de navigation :), nous allons emprunter la route du Sud pour rejoindre notre ancienne maison.
Non non, pas le grand Sud et le cap Horn, puisque nous n'avons plus de voilier, et qu'il y fait trop froid.
Mais nous allons faire une dernière escale pendant notre retour vers la France et l'Europe :
l'île de Pâques, en avion, pas en bateau.
La croix du Sud va continuer de monter dans le ciel, puisque nous 'descendons' jusqu'à la latitude 27° S.
C'est bien en-dessous du tropique du capricorne, en plein hiver austral, ce qui signifie que l'on va avoir froid, très frais même par rapport à ce que l'on connait depuis 18 mois.
Nous allons explorer pendant quelques jours les volcans, les moai et la civilisation mystérieuse de Rapa Nui.
Rapa Nui, nom originel de l'île de Pâques, est un des trois sommets qui forme le triangle polynésien, avec Hawaï et la Nouvelle Zélande, dont le centre est occupé par la Polynésie Française.
Décollage le mardi 7 juillet à 1h50 du matin de Tahiti... pour une nouvelle aventure !
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La suite et la fin du blog notamment le bilan seront rédigés depuis la France métropolitaine, avec une connexion internet facile, fiable, rapide, peu chère, bref... tout le contraire de ce que l'on a connu pendant notre demi-tour du monde.
Rendez-vous depuis l'autre côté de la planète.
retour grand voyage
Quitter ce paradis doit etre triste. Vous avez vécu une belle aventure qu'on a eu plaisir de partager avec vous. Merci pour vos récits. Bon courage pour le retour
RépondreSupprimerMerci de nous avoir fait partager votre beau voyage !
RépondreSupprimerBon courage pour le retour " sur terre "
On a hâte de vous voir pour que vous nous racontiez de vive voix ce magnifique périple ;) gros bisous des chazas
RépondreSupprimerla boucle est bouclée, et sans anicroche ; il est toujours plaisant de pouvoir se le dire. Car si la probabilité est faible, le risque est grand ! vous devez à l'heure qu'il est être en route pour la vie de terriens. J'espère qu'elle vous apportera encore du bonheur, après votre stage au paradis. Mais vous aurez tant de souvenirs, les enfants , les amis retrouvés... allez, il y a encore du pain sur la planche. je ne vous dis plus : "bon vent !", mais : "bon atterrissage sur votre planète d'origine !", et merci de ces jours de bonheur que vous nous avez fait partager ! vous et votre aventure ,resterez gravés dans la mémoire de vos lecteurs.
RépondreSupprimerAllez les petits Perrin,courage.....
RépondreSupprimerBon retour de Polynésie française,profitez bien de l'île de Pâques et de ses mystères,et bon vol .....jusqu'à St Exupéry.
Bises "caniculaires" Chaponnaysardes.
Chantal et Bernard.