Les Moana's

Les Moana's

mercredi 6 novembre 2013

Détroit de Gibraltar -> les îles Canaries




DETROIT DE GIBRALTAR 


Mercredi 6 novembre

Après avoir fait le plein de gaz, d’eau, fait les courses de produits frais, on est prêts à quitter le joli port d’Estepona.

On aura payé seulement 6 nuits au lieu de 7, sympa, ils ne nous comptent pas la dernière car on part en milieu de nuit, cool.

Le vent souffle de l’ouest depuis plusieurs jours et ce n’est pas prêt de changer, après du force 7-8 empêchant même les ferrys de traverser, la météo nous annoncent du force 3 dans le nez, alors on va tenter le passage quand même, en étant conscient que ça soufflera surement plus fort dans le détroit lui-même. On verra bien…

Appareillage vers 2h30 du matin. Nuit courte, à peine 3h de dodo.

D'après nos savants calculs, prenant en compte les marées, les courants, le vent… il faut que l’on se trouve à Gibraltar (pointe Europa au niveau du célèbre rocher) à 7h30, c’est-à-dire 3h après la Pleine Mer (PM) de Gibraltar qui sera à 4h35 du matin.

Heure de la Basse Mer presque 6h plus tard, à 10h05, on devra à ce moment là se trouver près de la pointe Tarifa, que je nomme la porte de l’Atlantique, c’est l’endroit le plus ‘étroit’ du détroit (7,5 miles de large, moins de 15km), avant que les courants ne s’inversent à nouveau et nous fassent reculer.

PM = marée haute de l’océan atlantique, l’eau de l’atlantique se déverse dans la grande bleue, courants forts d’ouest en est.

BM = marée basse de l’océan atlantique, courants favorables pour nous pour sortir.

NB : pour les voileux qui se poseront peut-être la question comme nous, Gibraltar, bien que territoire anglais, a la même heure que l’Espagne et la France, TU + 1h en hiver (TU + 2h en été).

Comme on part de plus loin, Estepona est à 20 miles, et qu’on avance (au moteur) entre 4 et 5 nœuds, il nous faudra donc entre 4 et 5h pour aller à Gibraltar. 


5h du matin, on aperçoit au loin sur bâbord sept gros bateaux qui font route vers Gibraltar ou Tanger, déjà sur leur ‘rail’. Vent d’ouest 5 nœuds, petite houle 50cm.

6h du matin, on modifie un peu notre cap pour éviter la zone de mouillage des porte-conteneurs, tankers et autre monstruosité de la nature (humaine), ils sont à l’ancre à l’abri des vents d’ouest, à l’est du rocher, attendant une place au port de Gibraltar ou d’Algeciras, pour charger leur précieuse marchandise.

6h45 le jour se lève, on va mieux voir les monstres avançant à 20 nœuds, ce sera moins stressant.

7h30 on passe la pointe Europa, on est au niveau du rocher de Gibraltar.

Pile à l’heure ! mais ça c’était facile (avec un moteur en pleine forme), c’est maintenant que les hostilités commencent.

On continue de ‘longer’ la côte espagnole, restant ainsi au nord du rail.

Vue du rocher de Gibraltar à l’aube, on est trop loin pour voir les singes. Dommage on ne les approchera pas, ce n’est pas grave, de toute façon ils auraient surement passer leur temps à essayer de chiper nos clefs et tirer les cheveux de Louna !             
   

La côte espagnole à tribord dans la brume :               

La côte marocaine à bâbord :                

7h45 lever de soleil (de plus en plus tard, puisqu’on navigue vers l’ouest).                



8h Les enfants se réveillent et nous rejoignent dans le cockpit.

Le détroit est devant nous :                


On fait maintenant route pleine ouest, et le vent est donc pile dans le nez (10 nœuds ou un peu plus ? le tacktick ne veut plus fonctionner). On avance de moins en moins vite, on est à PM + 3h, le courant de 2,5 nœuds est encore fort contre nous.

La mer est de plus en plus agitée, elle moutonne légèrement, la houle a grossi en vagues serrées, le pont est trempé.

On avance péniblement à un peu plus de 2 nœuds.

On passe plusieurs zones de remous, c’est impressionnant, ça tourbillonne, et le voilier fait quelques embardées incontrôlables, un peu comme de l’aqua-planning en voiture ou glissade sur la glace, il part en travers et hop il revient, les obstacles sont loin, pas de problème, mais ça fait une impression bizarre, on ne maîtrise pas grand-chose.

NB : les zones de remous sont indiquées sur les cartes par des dessins représentants des vagues, et en fait c’est assez précis, ce sont bien à ces endroits là qu’on s’est fait chahuter, notamment au niveau de la pointe sud-est de la baie de Gibraltar, et une autre un peu plus à l’ouest le long de la côte espagnole.                




Beaucoup d’oiseaux en chasse au-dessus de ces zones de remous, les courants sont forts et les poissons doivent être nombreux. D’ailleurs il y’a même des pêcheurs un peu partout, histoire de nous faciliter la tâche, gggrrrr.

On commence à s’inquiéter, on se demande si on va pouvoir passer ou si l’on sera obligé d’aller faire une étape dans la baie de Gibraltar, au port de La Linea (port espagnol).

La tension monte, le vent aussi, environ 12-15 nœuds.

Et puis tout à coup, on aperçoit quatre voiliers sortant de la baie de Gibraltar, ouf on n’est pas trop dingues et on n’a pas du se planter dans les calculs, d’autres vont passer le détroit aussi ce matin, ça nous rassure.



8h45 passage de la pointe Carnero, extrémité de la baie de Gibraltar, on aura mis 1h15 pour cette petite traversée, à pied ça aurait été plus rapide !

Pendant plus d’une heure on va se faire bousculer encore avec les remous dans une mer agitée, les courants sont changeants, on avance à 7 nœuds, puis on redescend à 2 nœuds, le catamaran devant nous slalome, il est saoul ? en fait il cherche les courants favorables, le long de la côte espagnole. On est trop prêt de la côte ? trop loin ? difficile de savoir ce qu’il fallait faire pour avancer plus vite. On est là, on va faire avec.



Il y’a peu de gros bateaux, on est très étonnés, il y’en a plus au mouillage que navigant. Le mercredi est leur jour de repos ou bien ? pénurie de pétrole peut-être, on ne sait pas, on n’écoute pas la radio.

Il y’a même plus de voiliers finalement que d’immeubles flottants, tant mieux ! Pas de danger de ce côté là, visibilité excellente et on est loin du rail. Il faut juste faire attention à ceux qui peuvent nous couper la route pour aller sur Gibraltar ou Tarifa. Mais nos yeux scrutent partout et magic-AIS est là pour nous prévenir.

10h, notre vitesse semble se stabiliser entre 4 et 5 nœuds, la mer s’aplatit, incroyable alors qu’on s’attendait à une vilaine houle dans cette partie la plus étroite du détroit, et le vent qui aurait du souffler plus fort aussi en s’engouffrant entre les montagnes, ne monte pas. Et ça y’est, on se retrouve comme sur un tapis roulant, le courant favorable nous emmène enfin vers les eaux de l’atlantique, on commence à se détendre.

10h30 : latitude 36°0’0’’

Le vent tombe à 6 nœuds, impeccable !

11h On passe la pointe Tarifa, on avait prévu 10h30, timing pas mauvais ! Parcourus 36 miles depuis Estepona.               




C’est gagné, on peut considérer qu’on est dans l’Atlantique, on hisse la Grand Voile pour aider le moteur, on avance au près serré. Il reste à sortir complètement du détroit, mais c’est plus large maintenant, le vent a molli.

On n'a pas trop compris pourquoi ni comment on est passé, on nous avait conseillé de mouiller à Tarifa et d'attendre le bon moment, et en fait nous à Tarifa, les hostilités étaient finies.

Il y'a probablement pas de véritable règle, à chacun son détroit !

12h on fête l’évènement      




13h on coupe le rail, on fonce à 7 nœuds, cap au sud-ouest, quelques gros bateaux, peu de traffic, on ne va pas s’en plaindre.








13h30 on passe au large de Tanger

14h30 on envoie le génois et on arrête enfin le moteur, youpi. Ca y’est on est dans l’atlantique pour de bon. Depuis le temps qu’on en rêvait, on est content, soulagé et heureux. Le vent nous porte, on file à 5 nœuds, tout va bien.

On passe au large du cap Espartel, pointe nord-est du Maroc.

Adieu la méditerranée !

Cap sur les îles Canaries : 540 miles devant l’étrave, on sentirait presque l’immensité de l’océan devant nous.

Le vrai grand voyage commence aujourd’hui, on est vraiment parti cette fois-ci, 3 mois après notre départ des Saintes Maries de la mer.  
              

On se fait doubler par les voiliers qui étaient derrière nous au passage du détroit, on se retrouve les derniers de la file. Pourtant on avance bien, on a tous le même vent, mais notre MOANA est plus lourd que la moyenne et les coffres sont déjà pleins, comme pour une transat.                



C’est sympa de se dire qu’on va faire la même route qu’eux.






NAVIGATION VERS LES CANARIES


Dans la nuit du mercredi au jeudi, le vent faiblit beaucoup, trop, on se traine à 2 noeuds, bon sang, on se croirait encore en méditerranée, c’est la pétole (comprenez un pet d’Eole, comme dirait quelqu’un que l’on connait bien, clin d’œil à notre grand Philippe)! Les voiles claquent, le gréement souffre et nos oreilles aussi.   
            

Au petit matin, on avance à 3 nœuds. Latitude 35°0’0’’.

Ca va être comme ça jusqu’au vendredi matin, un peu de vent, puis plus rien, vent de face, vent de travers,… un peu galère, quelques grains, beaucoup de nuages.

A ce rythme là, il nous faudra environ 12 jours pour atteindre les Canaries,… bon, patience.

Par contre, la longue houle de l’Atlantique est bien là, de travers, mais pas gênante, le voilier monte doucement et redescend, c’est plutôt sympa. Phénomène inexistant en méditerranée.

Un dauphin solitaire :               



Des gros bateaux qui font cap sur les canaries, ou sur l’Afrique.               



Pendant les deux premières nuits, on s’est fait ‘coursé’ par des pêcheurs marocains, disons qu’on devait être sans le vouloir au milieu de leur zone habituelle de pêche.

C’est Guy qui est à la barre la première fois, et vers 2h du matin, 3 bateaux de pêches (pas d’AIS) le suivent, il change de cap, ils font de même, il finit par mettre le moteur car on avance à 2 nœuds sous voiles, un des bateaux le suit toujours et au bout de 20 minutes, ouf passe son chemin. Sur le coup grosse frayeur, d’autant que ces bateaux n’ont ni feu vert ni feu rouge, juste un petit feu blanc et un énorme gyrophare à l’avant, mais avec le recul, on se dit qu’ils voulaient non pas nous aborder et jouer les pirates, mais juste nous faire comprendre qu’on est chez eux, au milieu de leur zone de pêche. Ok ok, ils ont l’air très accueillants par ici, ça tombe bien, on n’avait pas spécialement envie de faire d’escales au Maroc, cap direct sur les Canaries.

Il  m’arrive à peu près la même chose la nuit suivante, 2 bateaux de pêches et au même moment un gros porte-conteneurs qui me viennent dessus, vent presque de face, le pilote lâche et je ne parviens pas à reprendre la direction (pas assez de vitesse), il me faudra batailler plus de 30 minutes, à mettre le génois d’un côté, l’enrouler le remettre de l’autre car le vent tourne…   Puis ouf les bateaux finissent par s’éloigner, et le gros immeuble a changé de cap. Quelle trouille, comme quoi la nuit on pense toujours à des histoires de fous et on se fait peur pour rien.

Ensuite, une fois passé la pointe au sud de Casablanca, on sera suffisamment éloignés de la côte marocaine pour ne plus être inquiétés. Fini les pêcheurs et moins de traffic.



Au fait, ces fameux bateaux de pêche sont restés invisibles au radar, et on se rendra compte en journée que les immeubles flottants aussi, alors qu’ils passent suffisamment prêts pour qu’on lise leur nom sans jumelle. Auraient-ils mis en route leur bouclier de protection de façon à ne pas être détecté ? ah non on n’est pas dans un épisode de Star Trek à bord du vaisseau Entreprise, donc, donc quoi ? bein il semblerait que le radar soir HS, youpiiii encore une casse supplémentaire.  On verra ça aux Canaries.

Beaux couchers de soleil



Les schtroumpfs ont habillé le nounours

Un trois mâts                


Deux voiliers qui sont derrière nous depuis le détroit de Gibraltar, finissent par nous doubler le vendredi, belle journée chaude et ensoleillée au début, mais pétole. Ce sont des bateaux français, qui naviguent ensemble. On saura un peu plus tard (par la VHF pendant la tempête) qu’ils avaient mis le moteur pendant quelques heures pour avancer un peu plus vite sur cet océan d’huile. Nous on n’a pas beaucoup de gazoil, pas pu faire le plein à Estepona car il n y’en avait pas, et la météo nous annonce un force 5-6 pour la nuit suivante, ça finira bien par souffler.




Latitude 34°0’0’’.

La fin de journée du vendredi nous amène du vent qui nous pousse, secteur nord-est, on est content, on prend notre rythme, la fatigue du passage du détroit a disparu, tout va bien, je me dis même que l’on pourrait naviguer comme ça des jours et des jours, on file à 5 nœuds, cap au sud-ouest.

Sauf que ça va souffler de plus en plus fort, secteur nord-est bien établi, et la houle qui vient maintenant de l’arrière, grossit de plus en plus.         
       

Durant la nuit du vendredi au samedi, le vent va même atteindre 35 nœuds en rafale, force 5 annoncé, on s’attendait à un force 4, finalement ce fut du force 7.

Guy prendra 2 ris dans la GV et remplacera le génois par la trinquette, pendant que je roupille.

MOANA file à 6 nœuds lorsque je prends la barre vers 5h du matin, mais le vent ne souffle ‘plus qu’à’ 22-25 nœuds.   




Pendant la journée du samedi, ça va fraîchir à nouveau, le ciel se couvre, à 15h on prend un troisième ris, on a parcouru 270 miles, la moitié du chemin. La seconde partie va être grignotée beaucoup plus rapidement ! En fin de journée, on descend la trinquette et on continue juste avec la GrandVoile.

On aurait préféré faire l’inverse, descendre la GV et garder la trinquette, mais se mettre face au vent, c’est impossible, car ça veut dire pivoter, remonter au vent, se trouver en travers des vagues puis essayer de tenir le voilier face au vent alors que les rafales ne pensent qu’à une chose c’est emmener le voilier à gauche ou à droite, c’est perdu d’avance. Et je ne peux m’empêcher de penser aux chariots de GV qui vont peut-être nous lâcher là, en pleine tempête, j’ai l’estomac nouée, je suis inquiète.

Encore quelques gros bateaux, on se dit qu’eux du haut de leur immeuble flottant et à l’abri du vent, doivent boire le café sans même se rendre compte de la hauteur des vagues.



Les vagues commencent à déferler sur l’arrière du bateau, leur hauteur monte à 5 puis 6m, ou plus ? difficile de mesurer, en tout cas on se sent vraiment tout petits.





La mer est de plus en plus agitée, la houle mal rangée, irrégulière, ça moutonne et l’écume vole avec le vent. C’est bien du force 7 avec de méchantes rafales.

Un petit oiseau vient se poser plusieurs fois sur le pont du bateau. D’où vient-il ? il a l’air très fatigué. Les côtes marocaines sont à plus de 30 miles. Il se repose un grand moment à l’avant puis repart.                



Longitude 9°ouest.

Pendant la nuit suivante, le pilote auto lâche trois fois de suite, résultat, le voilier se retrouve en travers des vagues, me provoquant de grosses frayeurs, je nous imagine roulés par la houle, le mât dans l’eau, ou faisant naufrage… la barre est trop dure, pas de direction, je ne parviens pas à remettre le voilier sur son cap. Finalement Guy se lève au moment opportun et on démarre le moteur pour reprendre de la vitesse et notre direction, ouf sauvés, tout rentre dans l’ordre, c’est-à-dire qu’on continue à serrer les fesses, on entend les déferlantes arriver par derrière, la lune est couchée il fait très noir, on glisse ou bien on se fait tremper. Quelques vagues se sont même invitées loin à bord, elles ont pris la descente pour aller saler le sol jusqu’à la table du carré.

Au petit matin, on renverra la trinquette, bien que le vent soit toujours aussi fort. Et dès ce moment, plus aucun problème de pilote ou de direction difficile à reprendre. Ce n’est pas le cas pour tous les navires mais pour MOANA, et à cette allure, il faut absolument laisser un bout de toile à l’avant, sinon il n’est plus maniable.

Lever de soleil, qui joue à cache-cache avec les vagues.







On avance à 7-8 nœuds, avec des pointes à 11 lorsqu’on est au sommet de la vague. Record : 14 nœuds  ! mais le surf ne dure que quelques secondes.               









Le dimanche à midi, l’océan est toujours très en colère, on est fatigués. Les enfants eux sont en pleine forme et pas du tout impressionnés.  



Pendant que Guy fait une sieste, je me mets à regarder les vagues qui nous arrivent dessus et hop revoilà une petite crise de panique que je me suis provoquée toute seule, à imaginer à nouveau le voilier en travers, puis roulé, et franchement, évacuer un bateau dans ces conditions, le radeau de survie, et le reste, pouah… impossible, je me demande même si je ne serais pas tétanisée. Que fait-on dans cette galère ??? Il faut dire que dans la matinée, il y’a eu un appel de détresse à la VHF ainsi qu’un bateau à moteur en panne de moteur, un peu plus au nord par rapport à notre position. Y’a de l’ambiance… et ça fiche la trouille.

S’il n y’avait pas les enfants à gérer, je serais allée me terrer au fond d’une cabine, car contrairement aux autres, je n’ai pas le mal de mer, mais je prends peur en voyant la hauteur des vagues, et ce vent qui siffle dans les oreilles, c’est impressionnant.



Evidemment pendant une navigation comme ça, impossible de préparer à manger, de faire chauffer quoi que ce soit, même la bouilloire s’envole, on grignote des fruits secs, du pain et des mandarines. Pas de cours d’école, de toute façon Manoa est malade à l’intérieur, on ne peut rien faire. Les enfants sont dehors habillés chaudement avec nous la journée, et heureusement la nuit ils roupillent dans leur cabine comme si de rien n’était.

Enfin le dimanche vers 16h, le vent mollit doucement, et descend à 20 nœuds, puis 17 vers minuit. Ouf on respire. La mer s’aplatit. Le ciel est clair et pur, les étoiles scintillent, comme si tout ce vent avait tout nettoyé.

Dernier coucher de soleil sur un océan moins en colère.        
       

La dernière nuit se déroule très bien, le vent se calme pour finir à moins de 15 nœuds au petit matin du lundi, et on sait qu’on arrivera en milieu de journée en vue des Canaries, avec des conditions meilleures.

Lundi 11 novembre, vers 11h, victoire ! on aperçoit Lanzarote et Alegranza.           
     


Mais en même temps que les Canaries, les nuages nous souhaitent la bienvenue. Et ils ne nous lâcheront pas pendant plusieurs jours. Pas de pluie pour autant, mais seulement quelques trop rares éclaircies.

On change d’heure, en retardant nos montres d’1 heure, les Canaries sont à l’heure TU (et TU + 1h en été).






3. Arrivée aux Canaries


On pensait jeter l’ancre au sud de l’île Alegranza, le vent soufflant toujours du nord-est.

A 13h, on approche, on passe le phare Delgada (pointe nord) puis on longe l’île par l’est.                


Mais l’endroit où on peut mouiller n’est pas un réel abri, il y’a de la houle, et après 5 jours de navigation, on a envie de dormir paisiblement.

Alors tant pis on continue, et met le cap sur l’île Graciosa.

On passe à l’ouest des îlots Montana Clara et El Roquete.   
            

On avance à 4 nœuds, vent 10-12 nœuds stable.

On approche de l’île Graciosa, côte ouest.                



On contourne la pointe sud                


16h30 (enfin 15h30 locales) on jette l’ancre à la Playa Francesa au sud de Graciosa, jolie baie au pied d’un volcan, magique ! surtout lorsque le soleil daigne jeter un peu de lumière et colorer le paysage.             



Latitude 29°13’ nord /  Longitude 13°30 ouest.

Il y’a déjà une douzaine de voiliers, dont au moins 10 pavillons français, on se met derrière les autres.

On est affamés, on prend notre repas de midi ! Puis sieste, un peu de rangement, la nuit est déjà là, tout le monde va se coucher pour un sommeil bien réparateur.





Bilan de la traversée :

-         -  Radar HS

-         -  Poulie palan de GV cassée

-         - Extrémité du rail de GV prêt à s’arracher

-         - Il a fait très froid (sauf durant la journée du vendredi où on a pu ressortir short et tee-shirt)



Les chariots de GV qui nous causent tant de soucis depuis le début du voyage, ont été sages, ouf.

Et un grand merci à notre cinquième équipier AUTO (le pilote automatique) qui a très bien tenu son rôle pendant 5 jours, ce qui nous a grandement facilité la tâche, il nous permet de bouger, de nous occuper des enfants, et de somnoler pendant les quarts de nuit, il ne mange pas, ne boit pas, il ne consomme que de l’énergie mais on en a à revendre.

Baromètre ne cessant de monter de 1018 au départ de Gibraltar, pour finir à 1023 à l’arrivée, malgré la vilaine tempête. Il nous faudrait des explications à ce sujet. La pression classique aux Canaries est de 1025, c’est donc logique qu’en descendant vers ces îles le baromètre monte, mais on ne comprend pas qu’il n’y’ait eu aucune baisse significative avant et pendant la tempête, qui aura duré une quarantaine d’heures.

Voilà, on a vu comment se comporte notre voilier par gros temps, plutôt bien. Quant à l’équipage, on sait que jusqu’à 25 nœuds ça ne nous pose pas de problème, on évitera (si on peut) de se retrouver avec du vent supérieur à 30 nœuds. Heureusement pour cette fois le vent et la houle principale venaient de l’arrière, et qu'il faisait relativement beau.







            
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