Les Moana's

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jeudi 9 janvier 2014

Cap Vert - île BOA VISTA



île BOA VISTA – du 9 au 13 janvier

Boa Vista, nom enchanteur, qui signifie Belle Vue.



On quitte de bon matin le mouillage houleux de Murdeira sur lîle de SAL, cap plein sud pour BOA VISTA, 32 milles de navigation. Ciel gris (encore…)

Voiles croisées, vent arrière, génois tangonné. On avance à plus de 5 nœuds, puis 6 avec le vent qui augmente.                






Arrivée sur Boa Vista, la houle est énorme et les vagues déferlent sur l’île de Sal Rei, sur la digue du port, et sur les récifs.               



Les montagnes de Boa Vista jouent à cache cache avec la houle.                



Tiens, un voilier qui quitte le mouillage et se dirige vers nous, il est 16h passées, bizarre.

Il s’agit de nos copains d’Ariane. On les appelle à la VHF, ils vont au mouillage à côté du port, car dans le ‘lagon’ ils ont passés une mauvaise nuit, mouillage trop rouleur.                





On ne peut pas traverser le lagon entre l’île de Sal Rei et le village, ils sont obligés de contourner par l’ouest, remonter jusqu’à la digue, et se faufiler jusqu’au port, il y’a des écueils de partout, les vagues déferlent dessus.

On comprend pourquoi il ne faut surtout pas arriver de nuit ici.

On s’en souviendra de cette entrée à Boa Vista. La houle énorme qui nous pousse mais qu’on va être obligé de prendre de travers pour aller au mouillage, le vent qui fraichit et nous siffle dans les oreilles, on sait qu’il faut passer entre la petite île de sal Rei et le haut-fond Baixo Inglez (banc des anglais), on le voit de loin, les vagues roulent dessus, mais de loin justement le passage nous paraît bien étroit. Bon sang on n’a pas envie de surfer avec le voilier…

Au fure et à mesure qu’on avance, le passage s’élargit, ouf… on passe derrière le tankeur rouge à l’ancre               



puis l’île de Sal Rei à babord                

Et le haut-fond (récif ou juste du sable ?) des anglais à tribord, on voit les vagues qui roulent. 

Et voici nos amis d’Ariane qui entrent dans le ‘port’. De loin, même impression, on se demande par où ils vont passer, il y’a de l’écume de partout.                

Ca y’est on est ancré, ça souffle à 10-15 nœuds. Il y’a de la houle mais ça sera supportable, et on sait qu’elle va diminuer dès le lendemain. La première nuit ne fut pas top, mais les autres impeccables, et on est dans un super décor. Quand le soleil sortira (un jour peut-être) les couleurs devraient être plutôt chouettes… patience.



Ce qui est appréciable au Cap Vert c’est qu’on ne se bouscule pas dans les mouillages !             

Après 4 jours de grisaille et quelques trop rares éclaircies, enfin le samedi, le soleil est là, et la chaleur tropicale aussi puisque le vent a faiblit. On va enfin ressortir les maillots de bain, les casquettes et la crème solaire.               


Voilà ce qui nous entoure, de l’eau turquoise (tendance à tirer sur le vert plus que sur le bleu quand même…), et face à nous : le village de Porto de Sal Rei, une grosse dune de sable et au loin des montagnes :                




A tribord, encore du sable et des montagnes :                

A babord : l’île de Sal Rei               


Bon, voilà on est bien là, c’est sauvage et tranquille.

Couchers de soleil :







Lever de soleil dans la brume :                




Louna, star sur l’annexe, et comme toutes les stars, elle râle, trop de vent, les cheveux dans le visage….





Il nous est arrivé un truc extra, le dimanche matin, une barque s’approche du voilier. A bord 4 enfants âgés environ de 6 à 13 ans, de retour de la pêche. Ce sont des capverdiens, ils ne parlent pas français, ils nous montrent qu’ils ont faim, bon pas de problème, je vais vite chercher un paquet de biscuits bien français, et en échange sans qu’on s’y attende, ils nous envoient 3 petits poissons sur le pont !

Merci les petits gars, trop cool. Ils ont fait du troc, comme ça, simplement, à méditer.                              



On les mangera au barbecue, petits mais un régal. Il y’a un rouget, et les autres ce sont des sars ou équivalent.

Petit récapitulatif des moyens pour manger du poisson :

- méthode 1 : plonger au fond des coffres pour attraper une boite de thon, efficace, rapide, mais limitée et chère.                                                                                 

- méthode 2 : faire du troc avec les pêcheurs. Pas chère, et le poisson peut difficilement être plus frais, et il n’y a pas de boite à mettre à la poubelle.

On ne parlera pas ici de la méthode de base qui consiste à pêcher soi-même… sinon on va s’énerver.

- méthode 3 : ça viendra plus tard.

  
Le port de Sal Rei :

Le mot ‘porto’ (puerto en espagnol) signifie bien ‘port’ en portugais (et non pas le délicieux vin cuit).

Mais il n’y a en fait aucun port, aucune marina au sens où on l’entend au Cap Vert.

Ce sont juste des aménagements pour les gros bateaux, une digue, un quai…




L’entrée du port, pour gros et petits bateaux               

Une épave                

Une future épave               

Les bateaux copains Ariane et Cyrano sont ici au mouillage.   

  
Le village de Porto de Sal Rei

Ils ne se sont pas foulés pour les noms… tout s’appelle Sal Rei.

On débarque sur la plage du village, au seul endroit où les rouleaux ne sont pas trop forts.

Il y a un ponton plus au nord avec un escalier, mais avec le roulis, la vase glissante sur les marches,… non, impossible avec les enfants.

Au cap vert, les  débarquements en annexe sont toujours sportifs et humides.               






Un villageois s’approche de nous spontanément sur la plage.

C’est un sénégalais, qui tient la boutique de son oncle, juste là, la façade jaune.               



On lui demande si on peut laisser l’annexe ici en sécurité, il nous dit qu’il n’y a pas de problème, il va la surveiller le temps qu’on fasse les courses. Sympa. On papote un moment, son papa habite à Nantes.

On ne peut pas l’attacher aux grains de sable, et pas de jolis troncs de palmier à proximité.

Evidemment, on visitera sa boutique, ainsi que celles de tous ses copains, 5 ou 6 magasins accolés les uns aux autres.                



Résultat, mon porte monnaie est vidé de tous ses escudos. Pas grave, ils nous disent qu’on peut les payer en euros ! oui biensure mais là quand même il faut qu’on aille au magasin, car on ne peut pas nourrir les enfants avec des bracelets et des colliers. Du coup on fera du change chez le chinois.

Et toujours le même discours qui assouplit la relation, on leur dit qu’on est en voilier, en voyage, pas en vacances à l’hôtel, et qu’on ne va pas s’envoler, on est là pour quelques jours, on repassera les voir pour papoter. On ne peut pas acheter d’immenses tableaux, pas la place dans le bateau. Dommage d’ailleurs car il y’avait de superbes peintures africaines et des belles tortues de mer dessinées sur une plage de sable blanc, devant une eau délicieusement turquoise, taille 1m50 par 1m, euhhhh… ça va pas être possible donc.

Je prendrai quand même un minus tableau, pour environ 150 escudos (1,50 euro), alors qu’il le vendait 1000, mais mon porte-monnaie était vide pour de vrai, je n’avais rien d’autre. J’ai fait une affaire. Je ne peux pas en dire autant pour le reste. M’enfin tant pis, en plus de ce qu’on a acheté, les enfants ont eu plein de petits cadeaux.


A notre retour, l’annexe était toujours là, ils nous ont aidé à la remettre à l’eau.






L’église, bleue et blanche


 La fontaine, sans eau                

 Bâtiments colorés, plus ou moins délabrés :




Les jeux pour enfants :


Lessive locale




La baie de Sal Rei et l’île vues depuis le village





Le dernier jour, il y’a beaucoup moins de vagues, on débarque sur la petite plage, à côté des barques de pêcheurs

















On salue de loin un groupe d’hommes qui discutent à l’ombre des arbres, mais personne ne vient nous voir, on attache l’annexe à un bateau sur la plage.





 on récupère notre annexe deux petites heures plus tard, sans soucis. 



L’îlot de Sal Rei :

Ce sera notre petit paradis, deux journées de suite, balade, pique-nique et baignade, ça faisait longtemps qu’on attendait  de trouver un coin comme ça.

La seule végétation de l’île





Et des petites boules très piquantes provenant de branches sèches d’arbustes, qui traversent les semelles des chaussures, pas agréable du tout.

Nous voilà en route pour un tour de l'île.









               


 L’ancien phare et sa maison, tout est en ruine.

Panneau solaire cassé, fils qui pendent, on comprend mieux pourquoi il n’éclaire plus la nuit. 

Le fort, ruines et canons, à la pointe sud de l’île.                







On termine notre tour, plus long qu’on ne pensait.





L’île est inhabitée, enfin pas tout à fait.

Il y’a du corail




des crabes, des oursins, des lézards, mais surtout il y’a ça :




Des montagnes de déchets

La grande gagnante c’est la bouteille en plastique, suivie de près par les chaussures (tongues ou sandales, évidemment pas de bottes fourrées). Il y’a surement moyen en cherchant plus longtemps de se trouver une paire de tongues assorties et en assez bon état.







La mer a vomi tout ça. Elle semble dire à l’Homme : ‘reprend tes horreurs, je n’en veux pas’.

Etant donné les vents et courants dominants, pas de doute sur la provenance des saletés.

Incroyable de voir tout ce qu’un petit village peut faire comme déchets, alors on imagine aisément le désastre planétaire.

C’est déconcertant.                




Il semble que certains aient pris conscience du problème, et sont venus avec de gros sacs poubelles, mais il n’y a pas eu de suite, les sacs sont toujours là, éventrés, et le vent fait le reste. Il y’a un boulot monstre à faire pour nettoyer l’îlot.                



Guy ratisse, moi j’enlève les sacs poubelles et plastiques dans l’eau quand il en arrive, et il en arrive toujours…               



Quoi faire ? comment leur faire prendre conscience qu'ils assassinent leur patrimoine naturel, et qu'ils tuent les tortues au passage, alors que le Cap vert en a fait son symbole ?







La jolie plage en arc de cercle, avec son banc de sable :               















Rochers et coraux                

Un ancien ponton et une piscine naturelle (ou pas ?) à marée basse



La cabane, mais on préfèrera manger au soleil, étant donné le nombre de déchets sous l’arbre.              


Notre pain cuit ce matin, refroidit au vent               


Les enfants jouent avec les vagues :


20 minutes plus tard, Louna roupille épuisée… à l’abri du vent, derrière l’annexe.                

 Baignade                


 Séances photos, on cherche le cliché idéal pour la carte de vœux.







Plusieurs essais ont été nécessaires avant d’obtenir le bon, l’appareil n’a pas fini la tête dans le sable, c’est l’essentiel.

Et voici la photo choisie pour la carte de vœux.                




Il était temps, car finalement ce sera le seul endroit très joli du Cap Vert où l’on a pu faire une photo sur la plage, sous le soleil et la chaleur. Il n’était pas envisageable de faire une carte de voeux avec les vestes polaires, non mais.




Les tortues de sable des enfants, protégés par un cercle magique de sable et de coraux. Ca a marché, le lendemain les sculptures étaient toujours là mais un peu aplatis par le vent.                

Des intrus sur ‘notre’ plage…







Et un taxi boat, qui comme son nom l’indique enmène des touristes depuis le village jusqu’à l’île et revient les chercher, enfin pas toujours… on a rencontré un couple de hollandais qui étaient là depuis 10h du matin, ils séchaient au soleil affamés… ils avaient demandé qu’on vienne les reprendre dans 1 heure, mais le taxi a du comprendre à 1 heure… bon, on a vérifié, ils sont bien repartis finalement.                



Et oui c’est venté ici… spot de planches à voile.


D’autres courageux sont venus en kayak, ils vont avoir du mal à retourner au village contre le vent.                


Là encore, on aurait bien aimé visiter l’intérieure de l’île, et voir ces montagnes de plus près. Il aurait fallu rester quelques jours de plus, mais on doit avancer et puis le vent va souffler fort pendant deux jours, on préfère se mettre plus à l’abri.


Voilà, on quitte ce petit paradis le lundi 13 janvier après l’avitaillement du matin et le repas de midi, direction les îles plus au sud, Maïo et Santiago, accompagnés de nos amis Ariane et Cyrano. Environ 80 milles, une nuit de navigation pour arriver le mardi au petit matin.






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