Les Moana's

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lundi 31 mars 2014

Grenadines : Bequia - entrée du petit paradis


lundi 31 mars

On quitte la baie de Rodney (Sainte Lucie) en fin de journée, ainsi que nos amis de Baranthon, Rêve Bleu et M'Alyzé Oci, le coeur un peu gros. 



Le vent et les vagues nous poussent, on avance à près de 6 noeuds, la côte ouest de Sainte Lucie défile.

On arrive au sud, près des deux Pitons, il fait nuit, mais les montagnes se détachent sur la voute étoilée, c'est splendide.

On ne se lasse pas du spectacle, et bien parfait, car en fait on va l'admirer pendant près de 5 heures...

Le vent du sud-est que les copains nous avaient annoncés avant notre départ est là. Il faut avouer que depuis que l'on est aux Antilles, on ne prend quasiment plus la météo, les alizés de Nord-est (ou Est) sont établis, non ? que nenni... il y'a quelquefois des loupés.

On l'a donc quasiment dans le nez, et surtout il y'a un fort courant dans le canal entre Sainte Lucie et St Vincent, courant qui nous pousse vers l'Ouest.

La mer est formée, de plus en plus creusée, une vague, puis deux, puis trois arrosent le cockpit et une plus grosse entre dans la cabine de Louna par le hublot mal fermé, elle est réveillée en sursaut par un gros jet d'eau salée.

On avance avec peu de toiles, si on en met trop, le voilier gîte, la navigation est inconfortable, et surtout on risque de casser quelquechose, vent établi à 25 noeuds (on suppose, car on a plus rien pour mesurer la vitesse), avec rafales.

Si on ne met pas assez de toile, on avance à moins de 2 noeuds, la dérive est plus importante que notre avancée dans la bonne direction.

C'est ennuyeux. On se pose des questions, va-t-on louper les Grenadines ? le voilier semble avoir envie d'aller directement sur Panama.

Au bout de plusieurs heures, on finit par grapiller quelques milles vers l'Est et le Sud, en remontant au maximum au vent. 

Ouf l'île de St Vincent se rapproche, après une nuit un peu fatigante, dans une mer confuse.





mardi 1er avril

Au petit matin, on se retrouve enfin derrière Saint Vincent, et d'un coup le fort vent fait place à la pétole.

On est obligé de mettre le moteur pour avancer sous le vent de l'île.

Saint Vincent est très montagneuse, très sauvage mais on ne s'y arrêtera pas.

Le turquoise nous appelle...

D'autre part la clearence d'entrée pour St Vincent et les Grenadines s'effectue au sud de l'île, on ne se voit pas ensuite remonter la côte pour visiter.




 Saint Vincent :


Donc cap sur Bequia, où l'on peut également faire notre entrée pour l'état des Grenadines.

On se retrouve à nouveau avec du fort vent dans le canal entre St Vincent et Bequia, et c'est reparti pour du près serré et une lutte contre le courant qui nous pousse vers l'Ouest. 



La lutte sera moins ardue que la première, le canal n'est pas long, on passe sous le vent de Bequia vers midi.




Voilà c'était la blague du 1er avril des alizés ! Poisson d'avril.

En tout cas, en parlant de poisson, une énorme créature sous-marine a croqué notre hameçon, le leurre et arraché le fil de traîne, avant de replonger dans les abysses. Ca devait être du gros... 




Mouillage à Bequia, Admiralty bay





Arrivée vers 13h30, alors qu'on aurait du être là à 7h du matin, si le vent avait soufflé du nord-est, comme c'est écrit dans les livres. On a parcouru environ 85 milles au lieu des 70 prévus.

On jette l'ancre dans 2m de profondeur (marée basse) dans Admiralty bay, Manoa monte dans le cockpit et dit 'vouah c'est beau ici'.

Oui on est dans le turquoise, et on ne le quittera quasiment plus jusqu'à Panama, et ça nous convient :)

On est heureux, mais on a un peu le coeur Grenadines... pourquoi faut-il toujours laisser les amis derrière soi ?






baignade protégée (du courant) par un filet construit avec des flotteurs trouvés sur une plage à Sainte Lucie et des restes de cordages.




les mouettes viennent manger notre pain moisi

deux superbes deux-mâts

 l'autre voilier MOANA déja aperçu en Martinique



 au coucher du soleil  




mercredi 2 avril

Il fait beau, l'eau est transparente, on voit deux tortues qui passent à côté du bateau.

Alors programme de la journée, vous avez deviné ? un petit peu d'école et ensuite on plonge ! d'autant que ça souffle moins le matin que l'après-midi, profitons-en.

Mais comme on n'aime pas faire comme tout le monde, plutôt que de plonger dans le turquoise, nous allons plonger dans nos coffres...

La navigation mouvementée d'hier a eu raison de la durite d'arrivée de gasoil du second réservoir.

Il s'agit de celui situé dans le carré, en bout de table. Vous vous souvenez peut-être de cette durite en octobre 2013, perçée, je devrais plutôt dire complètement mangée par le gasoil, logique puisque c'était une durite pour l'échappement et non pour les hydrocarbures.

Après que mon papa ait eu la joie en Espagne d'éponger les coffres et faire une réparation de fortune, en pleine navigation, nous avions acheté une durite chez un ship à Almerimar. Guy avait posé plusieurs fois la question, insisté, demandé au vendeur s'il était certain qu'il s'agisse bien d'une durite pour le gasoil, que l'on a des enfants à bord...

90 euros en moins et une durite en plus, nous avions été convaincus par le discours du vendeur.

Attention donc monsieur très dangereux. Guy l'aurait jeté par dessus bord s'il avait été présent en ce mercredi 2 avril, mais évidemment il est loin en méditerranée, c'est toujours comme ça dans la vie.

Donc après quelques insultes du capitaine haddock, nous nous mettons au travail tous les deux.

Il est à peine 10 heures du matin, l'école est finie.

Et c'est parti pour un chantier qui durera jusqu'à 20 heures... avec une chaleur terrible, des enfants surexcités, la moitié de l'intérieur du voilier impraticable, et tout le monde qui s'énerve.

quel bazar...


Explication : le coffre où se trouve la méchante durite, situé dans l'angle de la banquette communique avec tous les coffres tribord et ce jusqu'à notre couchette. Oui, sinon c'est pas drôle, et le problème serait réglé en 1 heure.

Donc il nous a fallu vider et nettoyer, puis éponger tous les coffres, bien pleins évidemment, outillage puis nourriture et le pire, les deux coffres d'alcool, aie aie aie.

Les cubis de rhum et les briques de vins (en carton) trempent dans le gasoil.

On transvase donc les précieux breuvages dans des bouteilles en verre ou en plastique, où l'on stocke l'eau d'habitude.

Merveilleuse odeur, mélange de rhum, de vin et de gasoil dans l'air. Vous avez du feu ?




Récupération du gas-oil avec une pompe, reversé dans le réservoir principal après filtration.


Nous passerons sous silence, les objets tombés malencontreusement dans le gasoil (livre, jouets...) qui ajouteront un degré à l'énervement de l'équipage.

Pourquoi n'est-on pas à la maison tranquillement sur le canapé ? de temps en temps on jetait un coup d'oeil dehors, ah oui c'est beau quand même, on est bien là, alors vivement demain qu'on en profite.

Restera donc à trouver une durite, on espère à Grenade.





le village de Bequia


on ne vous décrit plus les couleurs de l'eau, ni celles des maisons...










les plages

Dans Admiralty Bay, il y a trois grandes plages, sur la côte sud-est, à côté du voilier.

La plus au sud est impossible d'accès, trop de houle pour débarquer.



 Les autres sont accessibles et très jolies.

Voici celle du milieu.





 plage quasi déserte, c'est incroyable.






et la petite plage proche du village, située plus à l'intérieur de la baie.


Nous sommes devant les bungalows d'un ancien hôtel, endroit magnifique, bien aménagé, bien situé, grand terrain et ponton d'accès, mais le tout à l'abandon, pourquoi ? on ne saura jamais. Bien dommage en tout cas, il manque un peu d'entretien et de rafraîchissement et hop on peut réouvrir la boutique.





jolie vue sur la baie


une rencontre magique :

une petite fille accompagnée de son grand-père arrivent sur la plage. Elle joue au bord de l'eau pendant que lui va pêcher des oursins. Il revient au bout d'à peine 10 minutes avec son seau plein de boules piquantes.

On fait connaissance et les enfants jouent ensemble.

Il parle français, anglais, et italien puisqu'il est né et a vécu en Italie pendant la majorité de sa vie.

Il vit maintenant ici avec son fils qui a épousé une antillaise.

Ca nous fait tout drôle d'entendre parler français avec un accent italien.






Il ouvre les oursins et met les oeufs (c'est la partie jaune, qui se mange) dans une bouteille. 

Il est vraiment très gentil et nous explique plein de choses.

Il nous demande si on veut goûter car ça se mange cru, mais non je ne suis pas joueuse, Guy non plus d'ailleurs. 




 Une belle après-midi en bonne compagnie. 



  



petit tour sous l'eau


une langouste


en fait il y'a plein de langoustes, juste sous le bateau. Mais on n'a pas le droit de les pêcher, c'est chasse gardée pour les locaux, non pas pour des raisons écologiques, juste pour qu'ils puissent nous les vendre ensuite.

Moi je n'aime pas ça, je m'en fiche. Guy qui aime tous les trucs bizarres, n'en raffole pas non plus, alors oui un jour on mangera de la langouste, je regoûterai, mais ce sera une langouste que l'on a pêché nous-mêmes, pas achetée.




un dollar des sables

on en verra assez fréquemment, le dollar des sables fait partie de la famille des oursins, avec des épines toutes petites lorsqu'il est vivant. De forme ovale, couleur sable, avec une étoile (ou une fleur) au milieu, comme si quelqu'un l'avait peinte, c'est incroyable.






tous ceux que l'on verra ensuite auront 5 ou 6 encoches caractéristiques de l'espèce.

vraiment bizarre de voir comme la nature peut faire des choses symétriques. 

dessus                                                                    dessous














  
des oursins blancs

des oursins noirs et des coraux colorés









dimanche 6 avril

Le mouillage de Admiralty bay n'est pas excellent en terme de tenue. Les ancres sont dans le sable, mais la couche de sable est fine, dessous c'est de la roche dure.

Quelques voiliers ont dérapé sous les fortes rafales, bien que l'on soit sur la côte sous le vent, le vent s'engouffre entre les montagnes et accélère.

On se lève juste après le soleil, et oh surprise un énorme catamaran devant nous, très près, trop près. Tiens c'est marrant, il s'agit de Guyavoile, un catamaran charter de Guyane, connu de nos amis Geneviève et Philippe de Baranthon. On ne comprend pas pourquoi il ne s'est pas plus avancé, ou pourquoi il n'est pas derrière, la place ne manque pas.




20 minutes plus tard, le voilà qui dérape, les clients dans le cockpit nous regardent nous rapprocher sans comprendre ce qu'il se passe, en tout cas ils n'ont pas l'air inquiet.

Et ouf le skipper se réveille et met le moteur en marche.

Guy, très zen, était déjà à l'avant avec un gros pare-battage en cas de choc.

Ils passeront à moins de 2m de notre chaîne, qui étant donné le fort vent était bien tendue.

Ca faisait longtemps que l'on avait pas vu la Guyane d'aussi près...



Il est temps de partir d'ici. 

On se dirige vers Petit Nevis, petite île au sud Est de Bequia, située à 7 milles.







retour Sainte Lucie











retour Grand Voyage






















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