Les Moana's

Les Moana's

vendredi 18 avril 2014

Antilles Sud : Carriacou et ses îles désertes


vendredi 18 avril 2014 
(suite du marathon)



On laisse Morpion, Punaise et les Grenadines dans le sillage.


Navigation vers Carriacou, en vent de travers, on file à 6 noeuds.


On arrive à la baie d'Hillsborough avant 15h.



On jette l'ancre, Guy hisse le drapeau de l'état de Grenade et on va à terre pour les papiers de clearence.


Hillsborough nous fait une impression de ville fantôme. Tout est fermé, maisons, commerce, personne dans les rues.

Le bureau de l'immigration est ouvert, on entre. Il y'a beaucoup de monde.

On commence à remplir les papiers. et on attend, on attend. Les enfants jouent dehors, ils rentrent, ils sortent, Guy patiente et moi je finis par m'endormir sur un tabouret. Entre la nuit en pointillés, la nav, le marathon, et le soleil de Morpion, je suis vidée.

Par contre la police (customs) est fermée, c'est donc les douaniers (immigration) qui font leur travail.

Ouf, on aura pas besoin de revenir mardi après le long week-end de Pâques, c'est déjà ça.

2 heures plus tard, on a enfin nos papiers, nos tampons sur les passeports, et on est plus léger de 100$ EC encore...



17h Comme ici ce n'est pas beau, et que les MOLA-MOLA sont à Sandy island, on relève l'ancre, c'est juste à 15 minutes en bateau, hop dans moins d'une heure on sera au calme, entrain de siroter une boisson en attendant le coucher de soleil.

Mouais, ça c'est la théorie.

En route on s'aperçoit qu'ils nous ont envoyé un autre email (merci Digicel) pendant qu'on perdait notre temps au bureau, ils nous disent qu'ils ont filé sur Tyrell Bay (plus au sud) car le mouillage de Sandy Island n'est pas génial avec ce vent fort. Ah bon ?

Et on comprend pourquoi un peu plus tard...

Il y'a seulement deux bateaux au mouillage, donc de la place.

On jette l'ancre, allez dans 5 minutes on coupe le moteur et on se repose ! Mes yeux se ferment déjà.

Mais l'ancre ne tient pas du tout, on recule, on recule, doucement mais surement avec chaque rafale.

On relève l'ancre, on essaie de s'approcher plus de la plage, pour avoir moins de fond, mais pour le coup les fonds remontent trop rapidement, et comme on dérape encore, même si ça croche, on risque de finir ensablé, ou plutôt encoraillé (nouveau mot à ajouter dans le dictionnaire), car il y'a des patates de partout.

On relève l'ancre pour la troisième fois, soyons positif, que c'est appréciable d'avoir un guindeau qui fonctionne.

Et on essaie cette fois-ci entre les deux voiliers au mouillage, mais entre les rafales, les fonds, la longueur de chaine que l'on met, et le fait qu'on dérape toujours, ça le fait pas, on se rapproche trop du bateau du canadien dont on a fait la connaissance au bureau de l'immigration.

Allez, quatrième essai, on va carrément tout devant tout le monde, toujours positionné parallèle à l'île, mais il y'a 8m de fond, c'est trop et ça tient pas. Pffff...

Je ne sais pas si on a fait 5 ou 6 essais, je dormais à moitié tout en tenant la barre et en actionnant le moteur (avant, arrière, point mort,...), mais on commençait à se dire qu'on ne verrait pas cette charmante île nommée Sandy sous le soleil.

Il commence à faire sombre, ça devient pénible. Tout le monde s'énerve et les enfants qui ont faim, quelle drôle d'idée aussi... les trois chips de Morpion, ainsi que les mini sandwichs (crackers avec du fromage plastique, c'est comme ça qu'on a surnommé le fromage hollandais type cheddar, on trouve uniquement ça ici) sont loins. Bon bein ils ont qu'à se préparer un plat de pâtes, ah non ils sont trop petits.

Bref, l'ancre finit par tenir, miracle ! Profondeur à peine 4m.

Guy plonge immédiatement, juste avant la nuit noire pour aller vérifier.

En fait l'ancre est posée à l'envers sur un sol très dur (plateau de corail et de roche), mais grâce à nos 80m de chaine (ça fait lourd), ça tient, et en plus la chaine passe entre des rochers, donc elle est bien coincée. Il met l'ancre pointe vers le bas, mais de toute façon il n'y a pas assez de sable pour qu'elle s'enfonce.

Le canadien nous dit que lui aussi a eu du mal à s'ancrer et qu'il a mis une bonne longueur de chaîne, ah, nous voilà rassurés, on n'est pas les seuls à avoir bataillé.

La nuit fut calme, ouf, pas d'alarme de mouillage qui a sonné, et pas de changement de direction du vent (plein Est), qui aurait pu nous rapprocher un peu trop de la pointe ouest de l'île.

Vive la plaisance, du repos qu'ils disaient... et du plaisir.



Quelle journée... on s'en souviendra de ce vendredi saint.

Guy ne sait plus combien de fois il a monté et descendu l'annexe en 24 heures.

Et dire qu'on devait pêcher le soir... pour attraper des poissons.






samedi 19 avril

Le jour se lève sur un beau spectacle.




Sandy island porte bien son nom, du sable blanc, et des cocotiers. Et dans l'eau, du turquoise et des coraux. En surface, des mouettes, un pélican et des poissons qui sautent.



En route pour ce paradis inhabité.

L'île est pour l'instant pour nous tout seuls.






 Le sable de Sandy Island est très fin, on a l'impression de marcher dans de la farine.









La côte nord de l'île est protégée par un mur de corail.

A marée haute, il y'a des petites piscines naturelles, salées.





Les enfants se baignent en sécurité dans l'une d'elle, pendant que je vais me faire un roupillon (encore ?) à l'ombre d'un cocotier.

 des mouettes 


Pendant la nuit un gros catamaran a mis l'ancre derrière nous.

Après avoir fait le tour de l'île, compté les crabes et les bernard l'hermite, on retrouve l'équipage sur la plage entrain de préparer leurs voiles de kite-surf.

En fait ce sont deux jeunes français, en plein boulot ! Vrai de vrai, puisqu'ils convoient le catamaran de Grenade jusqu'en Martinique. Ils avouent que c'est plutôt cool, une semaine pendant laquelle ils sont payés pour faire de la voile et du kite-surf, le pied ! Y'a pire comme job.



12h30, retour au voilier.

On est contents de notre balade/baignade, mais cuits par le soleil et le vent, on va manger tranquillement et pouvoir se poser un peu... non ? que nenni. Pas de repos pour le MOANA, j'ai bien fait de somnoler 5 minutes sur la plage.

Voici une barque de pseudo- Park Ranger qui arrive et qui fait le tour de tous les bateaux au mouillage, on est maintenant au nombre de 7 (c'est complet quoi). Inquiétant car après avoir échangé quelques mots, l'équipage entre dans le carré et ressort pour donner quelque chose. Probablement des dollars.

Aie...

Ils arrivent, ils nous disent que Sandy Island fait partie d'un parc naturel, on tombe des nues, et que l'on doit payer 25$ ??? Je leur explique en anglais que l'on vient d'arriver (le vagabond des mers est menteur) qu'on va manger (les enfants sont affamés) et qu'on part d'ici 1 heure. 

Non, même pour 1 heure il faut payer quand même 25$.

Alors je leur dis que je ne payerai rien, que la dame d'hier à Hillsborough (bureau d'immigration) nous a dit qu'on pouvait aller à Sandy Island gratuitement (encore un mensonge).

Rien n'y fait, on doit partir tout de suite, pfff d'accord. Pas de repos donc, même le temps d'un repas ? (les enfants, c'est le moment de pleurer), non non non il faut partir.

On est vaguement énervés.



Au-revoir la jolie île. L'apéro aurait pourtant été bien bon devant un panorama aussi chouette.




 On relève l'ancre et on part.



Direction Tyrell Bay.

Encore un repas de midi reporté. Heureusement que les enfants ne sont pas trop pénibles, un biscuit et hop ils patientent jusqu'au prochain mouillage.

Franchement, cette barque ne ressemblait à rien, rien d'écrit dessus, on a encore un doute, était-ce réellement des Park Rangers ? A bord deux hommes et une femme, jeunes, qui donnait plutôt l'impression de faire la fête, et avancer à fond avec leur gros moteur.



Alors payer pour quoi ? pour un mouillage dangereux, de très mauvaise tenue, ça va pas non ?

Si encore il y'avait des corps-morts. On apprendra plus tard qu'il y'a eu ici des bouées pour s'amarrer, installées par un canadien il y'a quelques années, mais sans entretien, les bouées n'existent plus aujourd'hui.



14h arrivée à Tyrell bay, on retrouve nos amis de MOLA-MOLA. 




On mange, on prend le café avec eux, et ensuite : une grosse sieste obligatoire (très rare pour moi, car c'est une perte de temps) pendant laquelle je rêverai de vacances... genre à l'hôtel, hôtel pour très riches, où le petit personnel s'occupe de la lessive, du ménage, des repas, des enfants, et même de la planification de la journée... quel bonheur.

Driiiiiiing, je me réveille. Bon, bein on est pas si mal ici, il fait beau et chaud, les copains sont à côté, tout parait mieux après un peu de sommeil.

Mais un nouveau mot a fait son entrée dans mon dictionnaire : fatigue.


 La plage de Tyrell bay



 dodo



balade dans la mangrove attenante à Tyrell Bay.

Ce n'est pas une rivière, mais une lagune.



Promenade sympa et dépaysante avec nos amis de MOLA-MOLA.

des épaves




 le bout de la lagune :





On a vu des poissons, quelques crabes, mais peu d'oiseaux, on ne faisait pourtant pas de bruit avec nos rames.




des huitres, comestibles 



bricolage

On est resté plusieurs jours à Tyrell bay, même si les lieux ne sont pas magnifiques, le mouillage est de bonne tenue, un peu (beaucoup) de repos et de préparation pour la suite s'imposent.

Le village est calme, les gens accueillants. Quelques magasins ouverts le matin pendant le week-end de Pâques. Mais ni œufs (sauf de poule), ni cloche, ni chocolat.

On a un wifi piraté de très bon débit (comme à la maison), c'est la première fois depuis le début du voyage. On peut donc télécharger les cartes pour la suite du périple, prendre des informations sur les navigations, les mouillages, lire les blogs des copains en détail...

Guy est monté au sommet du mât pour enlever le tacktick qui ne fonctionne plus. On va essayer de le placer en arrière du cockpit. Eduardo et Bea de MOLA-MOLA ont le même problème, et depuis qu'ils l'ont mis plus près de l'afficheur, il ne fonctionne pas à 100% mais c'est mieux.

De là-haut, mauvaise surprise, Guy remarque que le sertissage d'un des haubans à tribord commence à se détériorer, zut. Encore des réparations et des frais en perspective.

On décide de voir ça sur Grenade dans quelques jours, il y a plusieurs chantiers là-bas, on devrait trouver un fabricant de câbles inox pour haubans.




mercredi 23 avril

C'est l'anniversaire de Bea, alors on part ensemble à l'île Saline, juste au sud de Carriacou, pour fêter l’événement.



L'île est située à seulement 4 milles, la première partie se fait très vite, en vent arrière avec le génois seul, on file à 5 nœuds, mais une fois passée la pointe sud-ouest de Carriacou, on a le vent dans le nez, une mer assez forte, et le courant contraire.

On fait route au moteur, on avance entre 2 et 3 nœuds. Les MOLA-MOLA nous disent par VHF qu'ils avancent à peine à 1 nœud, leur moteur n'est pas assez puissant, du coup ils mettent les voiles et tirent des bords.

Une fois un peu à l'abri de l'île Saline, le courant faiblit et ouf ils gagnent en vitesse.

On passe au sud de l'île White et on arrive à l'île Saline.


l'île White, rocher d'un côté, longue plage de sable blanc de l'autre



Le mouillage est impressionnant, car on jette l'ancre dans la passe (profondeur 11m) au nord de l'île.

Le courant est fort (3-4 noeuds), du coup monter dans l'annexe est acrobatique, on est content d'avoir un moteur hors-bord puissant, sinon pas question d'aller à terre. 

Bea essaie de nager avec les palmes contre le courant, elle renonce.




Le décor est vraiment chouette, sauvage. Pas d'autre voilier au mouillage. 

On ne devrait pas être ennuyé par d'éventuels Park Rangers ici. L'accès à l'île même avec une vedette rapide n'est pas aisé.


En route pour le bleu.

Guy nous dépose en annexe, et retourne au bateau pour surveiller, et pêcher.






L'extrémité de la plage se termine par une mangrove.













Une maison secondaire peut-être. L'intérieur est spacieux mais à l'abandon, le plancher du péron prêt à céder.  

Dommage cette maison est vraiment belle, située entre deux grands cocotiers, et la vue imprenable ! 

Un ancien fort ?

la caverne du monstre ? 


On part explorer l'intérieure de l'île, le sol bouge, des bernards l'hermite encore...

mais on fait vite demi-tour car le sable nous brûle les pieds.


 Béa souffle ses bougies à bord de MOANA.



Quel beau décor pour fêter un anniversaire.

Mais encore une île où l'on ne peut pas rester la nuit.



On serait bien allé sur l'ile White en annexe, mais elle est derrière nous, si le moteur de l'annexe nous lâche, on ne revient jamais ici à cause du courant. Et en plus il semble y avoir de gros rouleaux sur la plage, le débarquement n'est peut-être pas possible. Dommage car elle est très belle avec ses palmiers, son sable blanc, et son gros rocher à l'extrémité sud, qui semble avoir été ajouté.


16h, il est temps de lever l'ancre, nous on fait route vers l'île Ronde à 10 milles au sud, et eux retournent à Tyrell Bay, ils nous rejoindront d'ici quelques jours. 









 Retour Grenadines - Union Morpion



  








Retour Grand Voyage

























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