vendredi 11 avril
Après avoir admiré la vue qu'offre le lagon des Tobago Cays par la 'fenêtre' de Mayreau, on y va !
On part une heure après les copains de TIKI et POKàPOK. TIKI : en mettant l'ancre derrière eux à Salt Whisle Bay on s'était dit avec un tel nom, ils vont probablement en Polynésie. Et oui en effet ils y vont, mais l'année prochaine.
On contourne Mayreau par le nord, on prend le chenal de l'Ouest, on avance le vent quasiment dans le nez, au moteur, les fonds remontent et le bleu s'éclaircit.
couleurs dans le sillage :
Arrivée aux premières îles, Petit Bateau et Petit Rameau, on se faufile entre les deux, et les voiliers à l'ancre.
les voilà derrière nous, ouf, car la profondeur est limitée.
Puis on atteind le lagon, et on jette l'ancre dans moins de 3 mètres, face au récif.
Vouahoouuuuh, ça y'est MOANA est dans la carte postale.
devant nous :
d'Ouest en Est, l'île Baradal, le récif, et l'île Petit Tabac
île Petit Tabac, s'il n'y avait pas ce catamaran pour nous 'boucher' la vue, ce serait parfait...
derrière nous :
île Jamesby et île Petit Bateau
île Jamesby
Sous nous, pas de corail, que du sable, qui donne une couleur et une transparence indescriptiblement belles (le dictionnaire n'est pas assez fourni pour décrire ce qu'on voit, il faudrait inventer des mots), on voit le fond comme s'il n'y avait pas d'eau, c'est magique. Peu de poissons, mais des tortues, nombreuses, qui se baladent autour du voilier. A peine sortis de l'eau, on n'a pas le temps de sécher, on replonge pour quelques brasses avec l'une d'elles. Quel boulot...
Les copains
En plus des copains rencontrés à Mayreau, on retrouvera ici des bateaux copains rencontrés il y'a plus ou moins longtemps.
Ils arrivent tous les deux en même temps le samedi en fin de journée, les premiers du sud, les seconds du nord.
Les BALTIAN : Benoit, Anne, et leurs fils Alexis et Titouan. Ce sont les tous premiers voyageurs rencontrés, au début du périple, en méditerranée, à Estepona, juste avant Gibraltar. Ils ont fait à peu près le même trajet (le Maroc en plus), Canaries, Cap Vert, puis transat direction Grenade. Alors on savait qu'on allait se croiser quelquepart dans les Antilles ou les Grenadines.
C'est extraordinaire de se retrouver après 5 mois, on a l'impression de les avoir quitté hier, et en même temps on a tant de choses à se raconter autour d'un verre de rhum.
Alexis en planche à voile.
Guy en profitera également une matinée, ça lui a rappelé des souvenirs, et ça lui a rappelé également qu'il n'a plus 20 ans...
Les M'AlyséOci : Stéphane et Caroline, un charmant couple, avec une jolie poupée de 2 ans et demi nommée Klervi. On avait échangé par mail, via le blog, à l'automne dernier. Ils nous ont recontacté depuis la Martinique, et nous ont rendu visite à Sainte Lucie. C'est là que Stéphane a aidé Guy pour nos soucis de dessalinisateur, et il nous a bien confirmé que notre eau était salée, ce dont on ne s'était pas trop rendu compte. Il s'y connait bien, d'ailleurs il est spécialiste en tout et de très bon conseil, il a construit son catamaran pendant plusieurs années, c'est un vrai bijou et est bien adapté au long voyage.
Du coup, in extremis, avant de quitter Sainte Lucie et Rodney Bay le 31 mars, on commande deux membranes neuves aux Etats-Unis (site internet Water Anywhere). 165$ (120€) la membrane au lieu de 451€ en France... avec une livraison express (Ups) on s'en sort pour 420€ les deux (frais de douane et transport inclus). Et c'est là que les copains nous ont été d'une grande aide, on a fait livrer le colis en Martinique chez nos amis Geneviève et Philippe du voilier BARANTHON, que les M'ALYSE OCI ont connu à Rodney Bay par notre intermédiaire. Et Stéphane et Caroline nous proposent de récupérer le paquet et de nous l'amener plus au sud, étant donné qu'ils doivent remonter en Martinique pour l'arrivée de la famille, et redescendre ensuite dans les Grenadines. Donc au final, livraison aux Tobago Cays, la classe !! merci, mille fois merci les amis, car sans vous on aurait du remonter en Martinique ou rester à Sainte Lucie, et perdre près de deux semaines sur notre planning.
Titouan et Manoa dans le canoé
Exploration de la barrière de corail
Il y a des bouées juste devant le récif pour amarrer les annexes.
poisson perroquet :
poisson box :
une ancre déguisée en oursins :
une seiche :
banc de poissons chirurgiens bleus
C'est un régal, mais il y'a un peu de clapot et beaucoup de courant, dus à la marée montante sans doute, c'est un peu difficile d'avancer avec les enfants, ils prennent de l'eau dans le tuba. Tout le monde se fatigue.
J'y retournerai seule, puis avec Caroline.
une raie
l'île Petit Bateau
Toutes les îles des Tobago Cays sont désertes. Seul un petit restaurant sur la plage de l'île Petit Bateau.
la côte Est de Petit Bateau
la côte Ouest, en face de l'île Petit Rameau
couloir entre les deux îles Petit Rameau et Petit Bateau
l'île Baradal
Une langue de sable, avec une vue sur le lagon et l'île Petit Tabac.
Manoa et Louna, avec Lucie et Jules du voilier TIKI
fenêtre sur Petit Tabac :
Vues d'en haut :
Ici c'est le domaine des tortues, des iguanes, des oursins, des lambis et d'un petit requin (où sont ses parents ?)
L'île est entièrement pour nous, vilains visiteurs qui venons déranger les iguanes en pleine sieste.
tortue terrestre
Manoa prêt pour l'exploration
lambi
tortues marines
Quant au requin, on l'a aperçu deux soirs de suite, à la tombée de la nuit. Il vient jusque sur le bord de la plage, nous frolant les pieds au passage. C'est un requin nourrice.
A voir les gros poissons sauter, les orphies de 80cm de long, le requin et les oiseaux, nul doute qu'il y 'a de belles parties de chasse entre les animaux marins là-dessous.
l'île Jamesby
la plus belle des quatre.
Pique-nique à Jamesby le samedi 12 avec les copains de TIKI et POKàPOK. Et rebelote le dimanche 13 avec les BALTIAN et les M'AlyséOci.
la plage
préparation de la coco pour l'apéro
Panorama vu d'en haut
île Petit Tabac au loin
zoom sur Petit Tabac :
Encore plus haut
île de Baradal et zone de mouillage devant le récif
Là franchement, c'est tellement beau, qu'on est tous en extase devant une telle palette de couleur (nuances de bleu évidemment, mais c'est pas de ma faute).
Il y'a même des fonds presque blanc, un anneau qui forme un lagon dans le lagon, moins d'1m de profondeur.
La Nature est vraiment forte pour créer des choses pareilles ! On ne se lasse pas du panorama à couper le souffle.
On passera deux chouettes demi journées ici, à jouer les Robinson.
Vue sur Mayreau
Vue sur Petit Bateau
L'île est le domaine des iguanes, des bernard l'hermite et des oiseaux.
course de bernard l'hermite. Pas facile à organiser, il y'en a toujours un qui part avant le signal de départ.
mardi 15 avril
Le Récif du Bout du Monde
Ce nom en dit long sur l'isolement du plateau de corail qui affleure le plus à l'Est des Tobago Cays.
Avec les BALTIAN, on décide d'aller jeter l'ancre au 'bout du monde', en milieu de journée, puis retour à l'île Petit Tabac pour exploration, et nuit si possible.
Guy et Stéphane étaient allés repérer les lieux la veille, se rendre compte de ce que donne le mouillage de l'île Petit Tabac, en empruntant la passe des annexes située à l'Est dans le récif des Tobago Cays.
On part bien avant eux (le CNED pour les adolescents dure plus longtemps que l'école sur MOANA).
On prend la passe sud pour sortir des Tobago Cays, contourner le bout du récif 'Fer àcheval', et remonter vers le nord-Est jusqu'au récif du 'Bout du Monde', en frôlant l'île Petit Tabac.
Vers 11h, on y est !
On jette l'ancre dans 4m de profondeur, mais autour de nous il n'y a pas un seul morceau de sable ou de roche qui émerge, sauf quelques brisants.
L'impression est très étrange, on se sent seuls au bout du monde. Devant nous, à l'Est, c'est l'immensité de l'océan Atlantique, la terre la plus proche l'Afrique. C'est grisant.
Je part à l'eau pour aller vérifier l'ancre et explorer les alentours, car il y'a une grosse tâche (patate de corail) pas loin de l'arrière du voilier. En fait l'ancre est très bien plantée dans le sable, et la fameuse patate est à plus de 3m de profondeur, aucun danger donc.
On surveille tout de même avec attention ce qu'il se passe. On est arrivé à marée basse, il y'avait peu de houle mais au fure et à mesure, la mer monte et le clapot avec.
Le récif du bout du monde est classé en assez haut niveau de difficulté sur le GPS Traceur. Mais on ne peut pas comparer avec la passe de Canouan où l'on a fait demi-tour car ils n'en parlent pas. En tout cas celui-ci nous a paru bien plus facile d'accès (ne pas y venir par vent fort cependant), et à aucun moment on ne s'est senti en danger.
Il y'a une annotation qui précise qu'il ne faut pas y rester la nuit, car si l'ancre dérape, vous vous retrouvez dans un gros pétrin... (littéralement, 'you will be in a big trouble', ça a le mérite d'être clair) en effet sans lumière, même avec la pleine lune, il sera impossible de se repérer au milieu du corail.
On ne souhaite pas y passer la nuit, c'est trop inconfortable à marée haute, et peu rassurant.
en route pour l'Afrique avec Manoa...
une raie :
baignade avec Louna
Les BALTIAN nous rejoignent enfin vers 14h. On est tout heureux de se trouver les deux seuls bateaux ici 'au bout du monde'. Durant les quelques jours passés aux Tobago Cays, on avait vu personne y aller.
Ensuite on relève l'ancre, car le soleil va bientôt être de face, et on ne verra plus par quel chemin il faut passer. On a la trace allée sur le GPS Traceur, mais on préfère ne pas tenter le diable, d'autant qu'on souhaite encore aller mouiller à l'île Petit Tabac.
Et puis, il faut laisser les copains seuls, de façon à ce qu'ils puissent eux aussi apprécier leur isolement, et faire un tour de 360° sans obstacle.
l'île Petit Tabac
On arrive par le sud :
pas de bol, jusqu'à maintenant il n'y avait qu'un seul bateau à Petit Tabac, mais aujourd'hui ils sont 4 quand on arrive.
Puis déjà deux catamarans s'en vont.
Le lagon de l'île est accessible pour les catamarans ou dériveurs (bateaux à faible tirant d'eau), mais pour nous, obligation de mouiller à la limite du lagon. Ce n'est pas large.
Si le vent change de direction, à babord ce sont les patates de corail qui nous attendent, à tribord la pointe sud de l'île immergée (sable et rocher).
Guy nous amène à la plage en annexe pour que les mousses jouent les explorateurs, mais il retourne à bord pour surveiller et être prêt à démarrer le moteur si besoin.
On ne pourra pas passer la nuit là, c'est certain.
pointe nord-est de l'île
Canouan au loin
pointe sud-ouest de l'île
le mouillage
On voit les BALTIAN arriver au large.
Ils jettent l'ancre à côté de nous.
Les enfants ont pris possession des lieux : maison pour les bernard l'hermite
un tabouret naturel
Le tout sous un squelette (en plastique) pendu à un cocotier. Un pirate des caraïbes sans doute...
Un au-revoir dans un battement d'elles, de la part de deux grosses raies :
Bientôt 17h, il est temps de remonter l'ancre, et de retourner dormir aux Tobago Cays.
On se placera cette fois-ci au nord-est de l'île Baradal, où il y'a très peu de bateaux, juste en face de la passe des annexes.
coucher de soleil
mercredi 16 avril
le matin joli spectacle de couleur encore, on est pile à la limite d'une ligne de remontée des fonds.
les BALTIAN
vue sur le mouillage où l'on a passé les quatre nuits précédentes.
une raie au premier plan, Canouan au loin
On quitte ce lieu magique à regret, mais il faut laisser la place aux autres bateaux.
De plus ce petit paradis a un prix, on est dans une zone classée 'parc naturel', il faut payer 10$EC par adulte et 5$ par enfant, ce qui nous fait 30$EC pour une nuit (à peine 8€, ce n'est pas très onéreux). On a eu de la chance car on a payé que 2 nuits sur les 5 passées. Il semble que les Park Rangers soient cools, ou bien perdus vu le nombre de bateaux et le turn over important. Ils se concentrent sur les nouveaux arrivants et laissent tranquille les anciens qui prennent racine.
Quant aux barques de vendeurs de poissons, langoustes ou autre spécialité locales, pas un seul n'est venu nous accoster, notre voilier n'est pas beau ou quoi ? ils se dirigent essentiellement vers les catamarans de charter aux porte-monnaies bien rebondis, et évitent les voiliers de voyage.
Côté météo, on aura eu également de la chance, le vent s'est calmé pour descendre à 12-15 noeuds maximum. Ce qui est faible en période d'alizé. Du coup on a pu rester aux premières loges, pas trop de clapot derrière la barrière de corail, pas eu besoin d'aller s'abriter entre les deux petites îles Petit Rameau et Petit Bateau, où les emplacements ne sont pas très larges, et la profondeur réduite.
On a pu également trouver la passe praticable en annexe et l'emprunter, alors que par fort vent et forte mer elle est à peine visible.
J'ai pu avec Caroline aller plonger sur le récif, passer la barrière en nageant, et plonger côté tombant, pas trop de rouleaux, on a pu se faufiler dans les 50cm d'eau au dessus du corail et se retrouver côté océan. Merci Caro pour ces deux heures ensemble, sans les enfants que l'on avait laisser aux papas. Ce fut fatigant, car beaucoup de courant côté Atlantique, mais grandiose. Il nous a fallu plus de 10 minutes à lutter contre le courant pour arriver côté océan, mais retour au lagon en 20 secondes en essayant de ne pas taper les patates de corail !
Il y'a eu un phénomène fantastique grâce à la Lune ! Pendant les nuits aux Tobago Cays, on était en période de pleine lune, vers 22-23h (heure à laquelle on quitte les copains après un apéro qui se prolonge) la lune est haute dans le ciel, et elle éclaire l'eau, comme le soleil, on voit le fond, le turquoise, mais les contrastes sont différents, on a pas mal aux yeux, et tout parait irréel, on dirait que les annexes et les bateaux volent, c'est splendide, ça scintille de partout. On en a tous prix plein les yeux, pour ne pas oublier ce spectacle.
Voilà, les copains sont repartis vers le Nord, TIKI et M'Alysé Oci vers la Martinique, les BALTIAN vers Bequia.
Nous, on continue notre route vers le sud, direction l'île d'Union située à 7 milles.
retour Grenadines - Mayreau
retour Grand Voyage
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